National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0257 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 257 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000286
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

L'OFFICE DE BOUDDHA   255

gation de son bail dans le paradis des Trente-trois. Comment ne pas le croire, alors que l'on voyait encore gravés dans la pierre les signes mnémotechniques que le roi das dieux, soucieux de n'oublier aucun item de sa longue liste de questions, avait lui-même pris soin de tracer ? Dans la paroi d'une autre grotte les guides montraient également sans rire la fissure par laquelle le Bouddha avait de vive force passé le bras afin de rassurer en lui caressant la tête (d'autres disent l'épaule) son fidèle Anànda, demeuré au dehors, et que Mâra épouvantait sous la forme d'un gigantesque vautour. On ne pouvait en effet oublier que le Malin continuait à rôder sans cesse autour du Bienheureux et de ses moines, guettant en vain une défaillance de leur part ; et même quand le rédacteur du « Sermon sur la Grande Assemblée » remplit le firmament de toutes les divinités indiennes qui, renversant les rôles, descendent en corps vénérer les simples mortels que sont le Bouddha et sa Communauté, il croit devoir mêler assez mal à propos l'Archi-démon et son armée à ce panthéon d'adorateurs.

Mais laissons là les évocations divines et revenons au train ordinaire des choses. Rois ou grands seigneurs, sophistes sans scrupules ou honorables contradicteurs n'étaient après tout que des visiteurs exceptionnels. La majeure partie des auditeurs quotidiens du Bouddha était naturellement composée de fidèles laïques, pour la plupart recrutés parmi les boutiquiers du bâzâr. « Accompagnés de leurs femmes, vêtus de leurs plus beaux habits, portant dans leurs mains fleurs, parfums et offrandes », ils venaient comme nous dirions « à vêpres » lui rendre sa visite du matin. Les uns désiraient simplement se faire confirmer dans la bonne voie par le prêche du Maître ; d'autres avaient un but plus précis, une consultation morale à demander, une pétition à soumettre ou une invitation à présenter. Il y avait aussi le flot des indifférents, dont beaucoup venus de fort loin, poussés par la curiosité de voir de leurs yeux et d'entendre de leurs oreilles le grand prédicateur dont la renommée grandissait de jour en jour. Rares étaient ceux qui s'endormaient au sermon ou qui, victimes d'un tic hérité de quelque existence antérieure, passaient leur temps à se gratter ou à lever le nez en l'air. Après le départ des visiteurs l'officieux Ananda ne manquait pas de faire sa ronde et ramassait pour les mettre en sûreté les objets oubliés par eux. C'est ainsi que quotidiennement se pressait autour du Bouddha .une foule de personnes de tout pays et de toutes conditions, où le menu peuple coudoyait les grands de la terre et les courtisanes, les plus prudes dames patronesses : « De même, est-il écrit, qu'un homme altéré court vers l'eau, de même les gens accouraient de toutes parts vers le Maître... » L'abreuvoir, nous l'avons déjà dit, était public ; mais si chacun était libre d'y venir boire, il ne l'était _ pas de s'en retourner moralement tel qu'il était venu. Pour tous ceux que leurs mauvaises actions passées ou leurs coupables pas-