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0263 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 263 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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L'OFFICE DE BOUDDHA   261

avec les donneurs. De ces deux groupes, seuls les moines dûment ordonnés avaient pleinement droit au titre qu'on leur donnait communément de « fils du Çâkya » ; et déjà l'on se doute qu'à ces fils spirituels Çâkya-mouni témoignait une sollicitude particulière et toute paternelle. A ceux qui partageaient le même ermitage que lui il réservait chaque jour à tout le moins sa soirée ; et il trouvait toujours le temps de recevoir ceux qui à l'issue de la saison des pluies venaient, souvent de fort loin, lui rendre visite et hommage. Remarquons-le en passant, la façon stéréotypée dont il accueille ces derniers nous révèle immédiatement quelles étaient ses deux grandes préoccupations, et du même coup les deux principaux dangers qui menacent constamment des gens menant en commun et aux dépens d'autrui une vie relativement oisive, à savoir les dissensions intestines et la disette d'aumônes : « C'est la coutume des Bienheureux Bouddhas d'engager une amicale conversation avec les moines de passage : Tout va-t-il bien pour vous ? Trouvez-vous de quoi vivre ? Avez-vous en harmonie et amitié et sans querelles passé une bonne retraite ? Et n'avez-vous pas souffert du manque de nourriture ?... » Le Maître ne se croyait d'ailleurs pas quitte envers ses disciples avec ces marques d'affabilité ; il se sentait responsable de leur bien-être physique comme de leur santé morale, et il y pourvoyait de son mieux, tant en leur prodiguant ses exhortations qu'en mettant à leur service sa haute influence sur les gens du monde. A l'occasion il faisait mieux encore. Nous avons dû constater qu'une fois devenu à force de perfections et de sacrifices « Bouddha parfaitement accompli » il n'avait plus à sortir de sa sereine impassibilité et ne payait que très exceptionnellement de sa personne : cela lui est arrivé pourtant, et dans les circonstances les moins ragoûtantes, pour l'amour d'un de ses bhikshou :

I~

En ce temps-là un moine était atteint d'un dérangement d'entrailles, et il gisait tombé dans son urine et ses excréments. Et comme le Bienheureux, suivi du révérend Ananda, faisait sa ronde du monastère, il arriva à la cellule de ce moine. Et le Bienheureux vit ce moine qui gisait tombé dans son urine et ses excréments, et l'ayant vu il s'en approcha, et s'en étant approché il lui dit : s Quel est, 8 moine mendiant, ta maladie ? — J'ai un dérangement d'entrailles, ô Bienheureux. — As-tu quelqu'un qui prenne soin de toi ? — Je n'ai personne, 8 Bienheureux. — Pourquoi les moines ne te soignent-ils pas ? — Je ne leur suis, Seigneur, d'aucun service ; c'est pour cela qu'ils ne me soignent pas ». Et alors le Bienheureux s'adressa au révérend Ananda : « Va chercher de l'eau, 8 Ananda, et nous baignerons ce moine. — Bien, Seigneur », dit le révérend Ananda ; et en obéissance au Bienheureux il apporta de l'eau ; et le Bienheureux aspergea l'eau et le révérend Ananda lava. Puis le Bienheureux prit le moine par la tête et le révérend Ananda par les pieds, et, l'ayant soulevé, ils le déposèrent sur son lit. Et en cette occasion et à ce propos le Bienheureux convoqua une réunion des moines et (après les avoir interrogés) il leur dit : a O moines mendiants, vous n'avez plus ni père ni mère qui puissent prendre soin de vous ; si vous ne prenez pas vous-mêmes soin les uns des autres, qui donc le fera ? Quiconque veut prendre soin de moi, qu'il prenne soin des malades. »