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0273 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 273 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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  •                      LES QUATRE PÉLERINAGES SECONDAIRES   271

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Occidentaux associent généralement à ce mot, outre l'idée d'un acte contraire aux lois naturelles, celle d'une guérison obtenue contre toute attente ; et la hantise de leur bien-être physique est chez eux si grande que, de leur propre aveu, nombre de leurs pèlerinages religieux ont un but thérapeutique. L'Inde fataliste l'entend si peu ainsi que les bains sacrés de ce qu'on pourrait appeler ses « villes d'eaux » se vantent de désintoxiquer les âmes, mais non les corps, et de laver les péchés, mais non les reins ni les foies. Ne cherchez dans les Écritures bouddhiques rien qui ressemble à la guérison de l'Hémorroïsse ou à la résurrection de Lazare. Nous venons de voir le Bouddha soigner de ses mains l'un de ses moines malades : il n'est pas question qu'il lui confère instantanément la santé ; et quand Kr. içâ Gaoutamî, affolée de chagrin et tenant dans ses bras son enfant mort, vient le supplier de rendre la vie à l'innocente créature, si fort qu'il compatisse à sa douleur il ne sait que lui eiseigner la résignation à la règle commune. Jamais les textes anciens ne nous rapportent de lui une intervention délibérée pour contrarier de quelque façon et en faveur de qui que ce soit la loi qui régit toute destinée, à savoir celle du karma. Lors même qu'il entreprend d'opérer une conversion que l'on pourrait taxer de miraculeuse, telle par exemple que celle du brigand Angoulimâla, . on prend soin de nous avertir qu'il agit à bon escient : son oeil divin lui a révélé qu'en dépit des apparences cet homme souillé de tant de crimes était mûr pour le salut. Qu'est-ce donc que son Église a choisi de commémorer de lui comme autant de miracles ? — Ce parfois à quoi nous songerions le moins : car qu'y a-t-il de merveilleux dans le fait de se donner la peine de naître ou de se laisser mourir ? Pourtant, nous le savons déjà, c'est sa Nativité et son Trépas que la tradition place avec son Illumination et sa Première prédication au premier rang de ses prodiges ; et nous allons voir que les quatre prodiges secondaires ne sont, eux aussi, que des épisodes plus ou moins exceptionnels de sa biographie. Sans doute ces incidents l'obligent à déployer peu ou prou sa puissance magique, et l'un d'eux nous est même expressément donné comme un « Grand tour de magie » : mais nombre de ses disciples et même les maîtres hétérodoxes sont aussi capables de faire de ces tours ; et puisque, dans les idées indiennes, les pouvoirs surnaturels n'excèdent pas les bornes de la nature, on pourrait soutenir sans paradoxe que le bouddhisme primitif n'est pas une religion exigeant de ses sectateurs la croyance aux miracles. En fait nous ne pouvons sans abus de langage employer ici ce mot dans son sens plein : tout au plus devons-nous l'entendre comme désignant des manifestations sortant de l'ordinaire. Ceci entendu, tout se passe comme nous voyons que les choses se passent encore sous nos yeux. Que survienne en un coin quelconque de l'Europe un événement qui puisse être qualifié de miraculeux, il se trouve aussitôt un syndicat d'initiative, un consortium d'hôteliers et des agences de

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