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0277 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 277 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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LES QUATRE PÈLERINAGES SECONDAIRES   275

cette seule exception près, à travers des' campagnes couvertes de rizières, tant et si bien que s'établit inévitablement dans son esprit une étroite association entre le bouddhisme et cette sorte de marécage industrieusement compartimenté, comme avec la céréale qu'on y récolte. Sankissa se trouve au contraire en pleine terre à. blé, dans une plaine où la nappe d'eau ne règne qu'à une grande profondeur sous les alluvions. Non seulement on reste parfaitement incrédule devant le miracle, mais -on se sent complètement dépaysé devant son site...

Il ne nous échappe pas à quel point il est vain de tenter une explication rationnelle d'un mythe : aussi n'entreprenons-nous rien de pareil, mais seulement de rechercher quelles peuvent avoir été les raisons originelles de l'invention et de la localisation de celui-ci. Sur le premier point aucune hésitation n'est permise : n'est-il pas écrit que c'est un des devoirs essentiels de tout Prédestiné « d'établir son père et sa mère dans les vérités » et d'assurer ainsi leur salut ? Comment admettre que Çakya-mouni eût manqué à cette obligation de conscience envers celle à qui, au cours de tant d'existences avant la dernière de toutes, il avait dû de voir le jour ? Ce point admis, le reste suit. Puisque Mâyâ, promue en manière de récompense à la fois au rang de divinité et au sexe supérieur, était re-née dans le ciel d' Indra, il convenait que son fils s'y transportât pour lui rendre visite, chose pour lui facile à raison de ses pouvoirs surnaturels. (Telle était du moins, soit dit entre parenthèses, la forme que les idées du bouddhisme primitif devaient imposer à la légende ; et que celle-ci ait pris en effet cette forme est une preuve de sa relative ancienneté ; car, plus tard, on eût trouvé, et en fait on trouva plus commode, en même temps que plus pathétique, de faire descendre une fois de plus Mâyâ de son ciel en lui restituant sa féminité.) Seconde exigence protocolaire : pour une tâche aussi sacrée, il ne pouvait décemment s'agir d'une visite en coup de vent : le moins et le mieux que le Bouddha pût faire était de consacrer à sa mère une de ces périodes sédentaires que ramenait chaque saison-despluies. (Notons encore en passant comment cette absence de trois mois fournit plus tard aux bannes âmes une explication édifiante, autant que satisfaisante, de l'origine des images du Bienheureux, quand celles-ci furent enfin créées et leur culte mis à la mode : c'est pour adoucir l'amertume d'une si longue séparation que tel ou tel roi aurait passé commande à ses sculpteurs de la première statue du Maître -- dont la ressemblance se trouvait de plus garantie, puisque exécutée du vivant même du modèle. Et, brodant sur le tout, des théologiens ingénieux trouvèrent de leur côté l'occasion excellente de faire prêcher au Bouddha, pendant cette céleste retraite, le texte de l'Abhidharma, et d'authentifier ainsi, sans crainte de contradiction, la troisième des trois Corbeilles des Écritures sacrées.) — Enfin, quand le temps est venu pour le Bienheureux, son devoir rempli, de re-