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0278 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 278 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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276   LES CYCLES MINEURS

tourner à sa tâche terrestre, comment les dieux, ordinaires ministres de ses volontés, aussi bien Indra dont iYétait l'hôte que Brahma descendu tout exprès de son étage supérieur, ne se seraient-ils pas fait un devoir, eux et leurs divines cohortes, de le reconduire solennellement jusqu'à ce qu'il ait repris pied sur la terre ? Tout cela coule de source ; mais ce serait s'abuser volontairement que de croire que cet enchaînement de lieux communs suffise à rendre compte du tour particulier qu'a pris la mise en scène de la légende. Relisez-en toutes les versions : vous serez toujours ramené au fait que l'incident entre tous mémorable est la Descente par le triple escalier. Regardez-en toutes les représentations anciennes : vous constaterez que leur élément essentiel est la figuration du triple escalier de la Descente. C'est encore et toujours. ce triple escalier -- tel qu'à l'imitation de celui des dieux l'avait dressé vers le ciel la piété d'Açoka, seulement réduit par le malheur des temps à de simples pierres de taille — qu'ont encore vu de leurs yeux, sur la place traditionnelle du prodige, aussi bien Fa-hien que Hivan-tsang. C'est donc aussi l'insolite silhouette de cet édifice religieux qu'il reste à expliquer en même temps que sa situation géographique.

Si nous avons quelque chance de retrouver un secret depuis si longtemps perdu, ce ne pourra être que sur les lieux mêmes. Mettons-nous donc en route, au départ de Fatehgarh, à travers la plaine gangétique, en général fertile, coupée seulement çà et là de grands espaces stériles parce que couverts d'une blanche efflorescence saline. Au début de novembre, sous le ciel redevenu immuablement bleu, on chemine entre les champs de millet, de légumineuses et de cannes à sucre, restes encore sur pied de la récolte d'été, et ceux où pointe déjà le blé de la récolte d'hiver. L'horizon est de toutes parts borné par des bosquets de manguiers, où se cachent les villages. Çà et là des antilopes s'enfuient, tandis que des paons se promènent sans crainte ; et les pigeons bleus nichent dans les puits abandonnés. Le seul trait un peu saillant du paysage est le grand nombre de plans inclinés, faits de terre battue, qui d'une part surmontent les puits et de l'autre s'enfoncent dans le sol alluvial. Le long de ces rampes artificielles montent ou descendent avec une régularité d'horloges, sous les cris de leurs conducteurs, de patients attelages de boeufs, occupés presque sans relâche à élever au-dessus de la . surface, dans de grandes outres de cuir, l'eau de la nappe souterraine ; car celle-ci est beaucoup trop basse pour qu'on puisse comme d'ordinaire assurer à l'aide de norias ou de simples balanciers cette irrigation quasi constante sans laquelle les moissons subtropicales ne sauraient résister à l'ardeur du soleil. L'avouerons-nous ? A force de voir se dresser de tous côtés le profil de ces rampes inclinées à environ Son au-dessus de la plaine, on ne peut se défendre de penser qu'elles sont responsables de la localisation en ces parages de la « Descension de chez les dieux ». Le fait indéniable est qu'elles

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