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0291 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 291 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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LES QUATRE PÈLERINAGES SECONDAIRES   289

duit. Pénétré par le rayonnement de « bienveillance » qui émane de la personne du Bienheureux, l'animal recouvre subitement la raison. Calmé et soumis, il vient s'agenouiller devant le Maître qui de la main droite lui caresse le front : illustration admirable, sinon aisément croyable, de l'empire de là bonté sur la force brutale et qui ne peut manquer de rappeler la conversion par st François d'Assise du loup de Gubbio. Un médaillon d'Amarâvatî représente cette scène avec un art consommé : mais comptez sur les dévots pour en gâter tout le charme en prétendant l'enjoliver. Selon les informateurs de Hivan-tsang, comme d'après les miniatures népâlaises ou les dessins chinois, ce sont cinq lions qui, jaillissant des cinq doigts de la main étendue en avant de Çâkya-mouni, sont à présent chargés de tenir en respect le pachyderme. On ne peut plus bassement trahir le geste et la pensée du « Grand être » que l'on veut exalter. Et les ravaudeurs de légendes ne s'en tiennent pas là. Veut-on un -autre échantillon de leur parfaite niaiserie ? Lisez d'abord la conclusion du texte ancien : « Et l'éléphant Nâlâguiri, étant retourné à l'étable des éléphants, se tint à sa place et redevint l'éléphant domestique Nâlâguiri ; et à cette occasion le peuple chantait cette stance :

« Les gens les domptent à coups de bâtons, de crocs et de [fouets. ; C'est sans bâton ni arme que l'éléphant a été dompté par le [Grand Sage. »

Cela est évidemment beaucoup trop simple pour être édifiant ; aussi la version tibétaine nous apprendra-t-elle que, le coeur plein d'amour, le pachyderme s'attache obstinément aux pas de son placide vainqueur. Il le suit jusqu'à la maison oit celui-ci est invité à dîner, et dont, par égard pour ses pieux sentiments, le Bouddha rend les murailles transparentes. Mais le méchant roi fait instantanément élever un mur qui cache la vue du Maître au pauvre éléphant et celui-ci en meurt sur place de chagrin. —Inventions stupides et qui ne tiennent pas debout, direz-vous sans. doute. — Il est vrai ; mais c'est que l'auteur est pressé de faire, pour notre édification, renaître l'animal dans le ciel des Quatre rois gardiens du monde.

LE CYCLE DE VAÏÇALI. - Un autre fragment de la légende, qu'on ne sait trop à quel moment de la carrière du Maître rattacher, va ramener à présent celui-ci, et nous avec lui, de l'autre côté du Gange, à la ville libre de Vaïçâlî. Là aussi s'était constitué et perpétué, sur la base de localisations plus ou moins authentiques, tout un ensemble de souvenirs traditionnels relatifs au Bienheureux. Là il avait déjà vécu jadis lors d'une de ses naissances antérieures. Là il avait, au cours de son existence dernière, étudié sous la direction d'Arâda Kâlâma. Là, devenu Bouddha, il avait été invité à revenir pour mettre fin . à une épidémie de peste qui désolait la contrée ; et les mauvais esprits

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