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0296 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 296 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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294.   LES CYCLES MINEURS .

imagiers, justement confiants dans leur talent d'animaliers, traitaient plus volontiers des thèmes de ce genre. On conçoit donc

fort bien que, d'accord entre donateurs et artistes, deux pan-

neaux sur huit aient été finalement réservés dans les représentations des huit miracles aux hauts faits d'un éléphant et d'un singe,

et que les couvents dés deux grandes • cités orientales aient tiré localement bon revenu de ces deux contes. Il n'en reste pas moins permis de se demander ce qu'en pensaient les intellectuels de la secte et les pèlerins étrangers. D'une façon générale il semble que la Subjugation d.e l'éléphant furieux leur ait paru mériter sa renommée : n'illustrait-elle pas de façon éclatante la toute-puissante influence qui était censée irradier de la personne du Bienheureux ? En revanche l'Offrande du singe, où le Maître ne tenait qi}'un rôle passif, ne leur a jamais inspiré qu'un intérêt des phis minces. Le mutisme des hagiographes, de même que le silence de Fa-hien, ne manque pas d'éloquence sur ce point. A la vérité, tout en nous avertissant qu'aux abords de Vaïçâlî les « sacrés vestiges » étaient trop nombreux pour qu'on puisse songer à en donner une énumération complète, Hivan-tsang ne manque pas de mentionner dans le tas l'étang sanctifié par la charité simiesque, mais il ne le met nullement en vedette. Au siècle suivant un document explicite vient enfin confirmer notre méfiance en nous apportant la preuve qu'à côté de la liste des huit sanctuaires standardisée par la dévotion et l'imagerie populaires, il en existait une, sinon même plus d'une autre à l'usage des penseurs. En 764 de notre ère un voyageur chinois nommé Wou-k'ong, attaché à une mission diplomatique, s'étant converti dans l'Inde au bouddhisme, entra dans l'Ordre et se fit un devoir d'accomplir à son tour les « huit pèlerinages » : or il ne mentionne dans sa relation ni le singe charitable ni même l'éléphant furieux. Esprit peu cultivé mais profondément sérieux, il ne s'est arrêté ni à l'une ni à l'autre de ces fables enfantines. Ce qu'il a préféré retenir de sa visite à Râdjagriha, c'est avant tout le fait (d'ailleurs apocryphe) de la prédication par le Maître sur le Pic-des-Vautours du célèbre « Lotus de la Bonne Loi » ; et ce qui lui a paru le plus digne de commémoration à Vaïçâlî, c'est le « Rejet de la Vie » prélude du Parinirvâna. Comme nous allons avoir dans un instant à conter cet émouvant épisode, le lecteur jugera bientôt, ou nous nous trompons fort, que la ferveur du bon pèlerin aurait pu plus mal choisir.