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0310 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 310 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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308   LES CYCLES MINEURS

suivre ? Il est bien tard pour prétendre en décider. Toujours est-il que dès que le Malla a le dos tourné, Ananda revêt son maître à la fois des deux pièces d'étoffe, et qu'alors un miracle se produit : éclipsé par l'éclat qui émane du corps du Bouddha le splendide tissu perd soudain tout son lustre. Et à son serviteur qui crie au miracle le Bienheureux explique qu'en deux circonstances la peau du Prédestiné devient ainsi prodigieusement brillante, à la veille de la parfaite Illumination et à la veille de l'ultime Trépas. D'aucuns ont voulu établir un rapport entre cette scène et le miracle chrétien de la Transfiguration sur la montagne : il y faut une singulière bonne volonté.

Là-dessus, sans transition, le Bouddha se remet debout et marche. Le bain qu'il prend au passage dans la rivière Kakoutsthâ ranime pour un instant ses forces défaillantes : mais elles l'abandonnent à nouveau avant qu'il ait atteint l'autre rivière qui barre encore sa route, l'Hiranyavatî, et il lui faut s'arrêter une seconde fois pour prendre un peu de repos. Plus tard on multiplia à plaisir ces stations forcées, et on en porta le nombre à vingt-cinq, alors que nos Chemins de la Croix n'en comptent que quatorze. En même temps se faisait entendre une note qui sonne familièrement à nos oreilles. Comme rien ne pouvait arriver au Prédestiné qu'il n'y eût d'avance consenti, s'il a bien voulu avant de mourir faire montre de tant de faiblesse et supporter tant de souffrances, c'était pour donner aux hommes un dernier avertissement des misères qui les guettent et une suprême leçon de résignation. Mais c'est en vain que l'on chercherait dans les textes anciens ces retours attendris sur la passion du Maître et ces pressants appels à son imitation : le temps n'en était pas encore venu.

L'ARRIVÉE A KOUÇINAGARA. - Encore un suprême effort : « Allons, Ananda, sur l'autre rive de la rivière Hiranyavatî, à Kousinârâ, au bois d'arbres sâla qui est la Promenade des Mallas. » Ils n'y sont pas plutôt parvenus que le Bouddha se sent de nouveau terrassé par la fatigue : « Allons, Ananda, dispose-moi un lit, la tête au Nord, entre un couple de salas ; je suis fatigué, ô Ananda, et voudrais me coucher » ... « Et le Bienheureux se coucha comme un lion, sur le côté droit, un pied posé sur l'autre, recueilli et en pleine connaissance... », et cette fois il ne se relèvera plus. Cette description vaut pour les innombrables répliques, non moins nombreuses que chez nous les images de la Crucifixion, qui, peintes ou sculptées, représentent pour toute l'Asie orientale le Parinirvâna de Çâkya-mouni. La vieille école indienne n'avait longtemps pu que symboliser cette scène par un tumulus funéraire ; mais l'école gréco-bouddhique se sentit en mesure d'en aborder une représentation directe en parfaite conformité avec la lettre des textes. En cette seule occasion elle nous montre le Bouddha autrement qu'assis ou debout. Sur un lit assez pareil à la couche des banquets funéraires de notre antiqu:té classique il est couché sur le côté droit, la tête à gauche du spec-

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