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0311 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 311 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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LE QUATRIÈME GRAND PÈLERINAGE   309

tateur, de façon que nous puissions voir son visage ; et, comme il est écrit, les deux jambes sont plus ou moins gauchement allongées l'une sur l'autre. Quand Açvaghosha ajoute que « le Bouddha avait sa main droite repliée sous sa tête », il est bien tentant de croire qu'il avait déjà sous les yeux une de ces représentations : du moins ce détail, omis des vieux textes, se retrouve-t-il de façon constante sur les images. Tous les comparses, moines, laïques ou déités, sans oublier le fidèle Vadjrapâni, sont soigneusement disposés de telle sorte qu'ils ne nous cachent pas la vue du Prédestiné ; et ainsi celui-ci n'a pas lieu de leur adresser la même réprimande qu'au serviable Oupananda qui, sans penser à mal, le masquait en l'éventant : « Va-t'en, moine mendiant ; ne te tiens pas devant moi... » : mouvement d'impatience si rare de la part du Maître qu'Ananda ne peut s'empêcher d'en marquer son étonnement.

Où nous ont cependant conduit tous ces pénibles efforts ? Les renseignements sur la direction et les distances convergent vers le village actuel de Kasia, situé à 56 kilomètres à l'Est de Gorakhpour, au croisement de deux grandes routes, dans les fertiles plaines sillonnées par les nombreux chenaux du Gandak, et tout invitait à y chercher l'emplacement de Kouçinagara (pâli : Kousinârâ). Dès avant la fin du siècle dernier la découverte dans son voisinage, près d'un antique stoupa ruiné, d'un temple spécialement consacré à abriter une grande image de pierre, longue de six mètres, du Bouddha couché sur son lit de mort venait appuyer, mais non démontrer la justesse de cette hypothèse. Vingt ans plus tard, trois campagnes de fouilles révélaient un entassement de sanctuaires et de couvents, dont les couches inférieures remontaient à l'époque des Koushâns, sinon même des Mauryas, et de nombreux cachets portant le sceau du « couvent du Mahâparinirvâna » sortaient des décombres ; mais le témoignage même de ces derniers n'était pas encore décisif, car rien ne prouvait que ces cachets, d'ordinaire attachés à des paquets ou des missives, avaient bien été trouvés au lieu de leur émission et non à celui de leur destination. Toutefois il était déjà évident que l'on avait affaire à une place de pèlerinage dès longtemps fréquentée. Kasia n'allait pas tarder à le redevenir. La dévotion des Birmans, non contente de bâtir une hôtellerie pour les modernes pèlerins et de replanter les arbres Fela que la tradition réclame, réunit bientôt par souscription les fonds nécessaires à la remise en état du grand tumulus. Un sondage opéré à cette occasion au centre du tertre permit de retrouver une urne de cuivre, en forme de cruche ronde, dont l'ouverture était obturée par une tablette de cuivre inscrite ; et l'inscription spécifiait que le dépôt avait été fait « dans le sanctuaire du Parinirvâna ». Cette fois aucun doute n'était plus permis sur le site du monument commémoratif du quatrième Grand miracle. Attribué à Açoka, restauré au ve siècle par l'abbé Haribala en même temps qu'était