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0312 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 312 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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310   LES CYCLES MINEURS

installée la grande statue monolithe du Bouddha couché, il commençait derechef à tomber en ruines lors du passage de Hivantsang, bien qu'il eût encore une hauteur de deux cents pieds. Convenait-il de l'abandonner de nos jours aux pieuses restaurations birmanes ? Ceci est une autre question. L'important est que nous connaissions exactement l'emplacement du trépas de Çâkya-mouni, tout comme celui de sept autres grands événements de sa vie. Y a-t-il beaucoup de personnages historiques appartenant à une antiquité aussi reculée et dont on puisse dire autant ?

Les fouilles de Kasia nous ont également appris que le groupe local de sanctuaires bouddhiques occupait un enclos sacré d'une superficie d'environ quinze hectares, rivalisant en étendue avec celui du Djêtavana à Çrâvastî. Mais ici il n'est pas question de trouver dans les environs les restes d'une grande ville. De l'aveu commun Kouçinagara n'était qu'une agglomération sans importance, et la dernière que la tradition eût choisie, si elle avait eu le choix, pour en faire le théâtre de l'Ultime trépas. Ecoutez-la, par la bouche d'Ananda, morigéner sur ce point le Maître : « Que le Bienheureux, Seigneur, ne s'éteigne pas dans cette petite bourgade rustique. Il y a, Seigneur, d'autres grandes villes, telles que Tchampâ, Râdjagriha, Çrâvastî, Sakêtâ, Kaouçambî, Bénarès ; c'est là que le Bienheureux devrait s'éteindre ; c'est là que quantité de nobles, de brahmanes, de bourgeois, tous très riches et dévoués au Prédestiné, feraient au Prédestiné de dignes funérailles... » Malheureusement le fait était constant, et il était trop tard pour le démentir, mais non point pour l'embellir. Disposant à son gré du passé comme de l'avenir, l'ingéniosité indienne n'est jamais embarrassée pour trouver une clef aux mystères du présent : « Ne parle pas ainsi, ô Ananda », réplique aussitôt le Bouddha. Il se souvient parfaitement qu'au temps où il était le plus grand et le plus vertueux des Rois des rois, Kouçinagara, sous le nom de Kouça-vatî, était sa capitale ; et il n'existait pas alors dans le monde de cité plus vaste ni plus florissante. S'il lui plaît de mourir au lieu témoin de toutes ces splendeurs passées, on serait mal venu de l'en blâmer.

LE RÔLE D'ANANDA. — Nous avons pendant tout ce temps laissé Çâkya-mouni étendu sur sa couche funèbre. Certes sa fin est proche, mais elle n'est pas immédiate : il n'expirera qu'à la troisième veille de la nuit qui vient. Nous aurions grand-peine à suivre le fil du récit à travers l'incohérence des incidents et des propos qui meublent les heures qui lui restent à vivre si, du fait de la complète immobilisation de son Maître et en sa qualité de chambellan attitré, Ananda ne devenait (mais pas pour longtemps) le meneur du jeu. C'est lui qui recueille les dernières recommandations du Prédestiné, lui qui s'acquitte de ses dernières commissions, lui qui veille sur ses dernières réceptions, tout cela en dépit d'un chagrin profond, encore que légèrement

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