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0315 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 315 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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LE GRAND QUATRIÈME PÈLERINAGE   313

en bon adepte du yoga il doit passer par une série de transes spirituelles qui ne représentent rien pour les profanes, mais qui ont été soigneusement cataloguées par les initiés. C'est du sommet de l'extase que, par une transition naturelle, il verse doucement dans l'état suprême autant qu'ineffable du Nirvâna définitif. Ici encore on croit deviner qu'une première version plus simple a subi une amplification destinée à la mettre au courant du développement de la théorie des phases extatiques. Originairement Çâkya-mouni ne passait que par les quatre degrés, bien connus de tous, de la Méditation, les mêmes qu'il avait déjà découverts et gravis à l'aube de sa vocation, sous l'ombre immobile du pommier-rose. Plus tard on voulut qu'il eût franchi cinq étapes de plus sur la voie de la sublimation et parcouru successivement les neuf étages de la « Dissociation » d'avec les choses de ce monde. Il semble toutefois qu'on ait reculé devant une modification trop ouverte du récit traditionnel, car on fait ensuite redescendre le Bouddha jusqu'au bas de l'échelle pour ne remonter qu'au qua.trième échelon ; et ainsi la ligne de démarcation entre les deux versions reste dessinée dans le corps même du texte :

Et alors le Bienheureux entra dans la première méditation ; puis ayant émergé de la première, il entra dans la seconde ; ayant émergé de la seconde, il entra dans la troisième ; ayant émergé de la troisième, il entra dans la quatrième ; ayant émergé de la quatrième, il entra dans la sphère de l'infinitude de l'espace ; de là dans la sphère de l'infinitude de la vie ; de là dans la sphère de l'infinitude du néant ; de là dans la sphère où il n'y a plus ni conscience ni inconscience ; de là

dans la cessation de la conscience et du sentiment.

Et à ce moment le révérend Ananda dit au révérend Anourouddha : a Le Bienheureux, seigneur Anourouddha, s'est éteint. — Non, ami Ananda, le Bienheureux ne s'est pas éteint ; il a atteint la cessation de la conscience et du sentiment ».

Et alors le Bienheureux, ayant émergé de la cessation de la conscience et du sentiment, entra dans la sphère où il n'y a plus ni conscience ni inconscience ; de là dans la sphère de l'infinitude du néant; de là dans la sphère de l'infinitude de la vie ; de, là dans la sphère de l'infinitude de l'espace ; de là dans la quatrième méditation ; de là dans la troisième ; de là dans la seconde ; de là dans la première.

Ayant émergé de la première méditation, il entra dans la seconde ; ayant émergé de la seconde, il entra dans la troisième ; ayant émergé de la troisième, il entra dans la quatrième ; ayant émergé de la quatrième, immédiatement après le Bienheureux s'éteignit. »

C'est probablement là ce qu'à l'origine il faisait d'emblée, sitôt le stade de la quatrième méditation dépassé pour la première fois, sans évoluer aussi laborieusement, en gamme ascendante et descendante, à travers tant de plans successifs. Il va de soi que la terre tremble et que les tambours des dieux retentissent — ces énormes tam-tam que les sculpteurs de Sâfichî suspendent dans les airs au-dessus de leurs représentations des Grands prodiges. A ce moment se place habituellement le miracle des arbres çdla qui instantanément fleurissent hors de saison pour mêler leur