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0326 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 326 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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CONCLUSIONS

Dès le début de notre étude nous avons averti le lecteur que, d'après les idées indiennes, la biographie du « Grand être » qui, dans sa dernière existence terrestre, la seule qui soit pour nous historique, devait devenir le Bouddha Çâkya-mouni, n'avait pas de commencement (ou du moins que le commencement s'en

perdait dans un insondable passé), mais qu'en revanche elle avait la plus définitive des fins, celle-là même que l'on vient de nous décrire. Le Bouddha est mort, car il n'était après tout qu'un

homme et tous les hommes sont mortels. Il est mort en plein air

comme il était né et comme il a le plus souvent vécu au cours de sa longue carrière, depuis sa « Sortie de la maison ». Il est mort

de maladie, dans un âge avancé, soigné par ses disciples et entouré de la vénératiôn publique. Il n'a pas péri plus ou moins légalement assassiné, victime de l'imbécile cruauté de son milieu, ainsi qu'il est arrivé à Socrate, à Jésus et à Mâni : l'Inde ancienne,

et c'est son honneur, ne tuait pas ses sages et ses prophètes. L'absence de l'auréole du martyre ne semble d'ailleurs pas avoir

amoindri son prestige aux yeux des Asiatiques : dans notre Occi-

dent, toujours assoiffé du sang des sacrifices, il en eût peut-être été autrement. Tout s'est donc passé jusqu'au bout le plus dé-

cemment du monde : mais en revanche les vieilles Écritures nous

demandent de bien comprendre que le Bouddha est mort sans retour. Loin d'attendre de lui aucune résurrection, l'opinion or-

thodoxe de son église ne croit même pas à sa survie : elle professe

qu'il est à tout jamais « éteint » et désormais devenu sourd à toute prière. Chacun peut, s'il lui convient, à l'instar de ses mil-

lions de fidèles, l'admirer pour ses perfections, le louer pour ses

vertus et l'aimer pour sa bienveillance ; mais il n'y a plus à compter sur aucune assistance directe de sa part. Ainsi qu'il est écrit

dans la brochure de propagande à l'usage des Indo-Grecs que fut la version originale du Milindapanha, «il ne subsiste plus que sous les espèces de sa Loi ».

Mais si le plus impénétrable des rideaux de fer vient de s'abaisser définitivement sur le dénoûment de sa vie, le silence ne tombe pas en même temps sur lui. Près de deux mille cinq cents ans ont passé depuis lors et sa mémoire ne semble nullement vouée à l'oubli. Apparemment, tant que durera la douleur du monde — et elle durera autant que le monde -= on se souviendra du grand médecin des âmes qui jadis dans l'Inde a consacré sa