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0327 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 327 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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CONCLUSIONS   325

vie à en découvrir le remède, puis à en prescrire la guérison. Le sillon lumineux qu'il a tracé dans notre ténébreux destin ne s'est pas éteint avec lui, comme fait celui des étoiles filantes : il a laissé sur notre sombre horizon une lueur persistante. A tout homme soucieux de son salut éternel il appartient de décider en conscience si cette lueur est pour lui, comme aux yeux de tant de ses semblables, l'aurore d'une consolante espérance, ou si ce n'est au contraire que le couchant d'une déception de plus. Tout autre est la conclusion que notre dessein commande à notre tâche. Il ne s'agit plus ici que de résumer aussi brièvement et clairement que possible ce que les documents indiens nous apprennent sur le compte du « Sage d'entre les Çâkyas » sous les divers aspects que nous lui avons reconnus. Nul n'ignore qu'il est avant tout l'initiateur d'une religion mondiale et, plus précisément, le fondateur d'une communauté monastique, l'une et l'autre encore florissantes. Il fut en outre, pour son temps, un moraliste plein de mesure en même temps qu'un libre et vigoureux penseur. Non moins sûrement il nous a été transmis de lui le souvenir d'une grande âme, de ce que les Indiens appellent un Mahâtma, un « Magnanime ». Nous ne songeons pas plus à lui marchander nos louanges qu'à lui épargner nos critiques ; mais qu'il ait droit à tous nos respects, c'est ce qu'aucun homme de bonne foi ne saurait mettre un seul instant en doute.

LE RELIGIEUX. — Est-il nécessaire de rappeler les faits actuels qui continuent à attester sa grandeur passée ? Assurément aucun de ceux qui ont visité l'Asie ne voudrait se porter garant des cinq cents millions de zélateurs que les statistiques des géographes lui accordent, en englobant d'un trait de plume dans sa sphère d'influence tout l'Extrême Orient : mais il est bien certain qu'il compte à tout le moins autant de vrais fidèles que l'on en peut attribuer à la religion de beaucoup la plus répandue après la sienne, à savoir le christianisme ; et si la popularité posthume d'un personnage historique se mesure au nombre de ses images, nul peut-être n'a été plus souvent portraituré ou statufié. Ce sont là des faits constants et de notoriété publique, sur lesquels il est superflu d'insister : mais il n'est sûrement pas inutile d'aller au-devant 4e la surprise du lecteur européen en lui expliquant comment une doctrine qui ne reconnaît ni âme substantielle à qui promettre une bienheureuse immortalité, ni Dieu-Providence à qui avoir recours dans ses prières, a pu conquérir de si nombreux prosélytes : car elle lui semble manquer des deux éléments essentiels de toute religion.

Le mystère n'est pas difficile à éclaircir. Il n'est que trop vrai que tout en ce monde n'est qu'impermanence et douleur et qu'à cela le Bouddha n'a trouvé d'autre remède que de ne plus renaître. Sur ce point tous les bouddhistes, qu'ils soient moines ou laïques, tombent d'accord : pour les uns comme pour les autres le but suprême ou, comme nous disons, « le souverain