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0288 Histoire Générale de la Chine : vol.4
中国史概説 : vol.4
Histoire Générale de la Chine : vol.4 / 288 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000288
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2861   HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA CHINE

ta culture du pavot, mais ses efforts mêmes pour échapper

à l'abîme vers lequel il se précipitait, allaient lui créer des

ennemis parmi les vieux Chinois. Les chemins de fer rui-

naient les auberges et les marchands qui vivaient des man-

darins et de la suite nombreuse qui les accompagnait

  •  dans leurs pérégrinations sur les grandes routes de Chine ;

les anciens cultivateurs du pavot, source de l'opium, s'em-

pressèrent, dans le Yun Nan, de se joindre aux rebelles et

de reprendre la" culture de la plante proscrite lorsque le

mouvement actuel se produisit. Et ainsi de suite. On peut

dire que la révolution a été faite, autant par les vieux partis

que par les réformateurs, et c'est justement l'antagonisme

des intérêts qui rendra plus difficile le règlement de l'imbro-

glio chinois.

Concilier des intérêts séculaires avec des réformes radi-

cales n'est pas chose aisée.

La rébellion n'était imprévue que pour ceux qui ne se

tiennent pas au courant des' affaires de Chine ; même les

efforts de rénovation du gouvernement, mal dirigés par

des mains malhabiles ou malhonnêtes, devaient se retourner

contre ceux qui les faisaient : insuffisants pour les réformistes,

ils excitaient le mécontentement des gens attachés aux

traditions ; le trône mandchou, loin d'être consolidé par ses

projets, a vu se tourner contre lui le parti de la Jeune Chine,

moins considérable que ses membres voudraient le faire

croire, et la masse des vieux conservateurs; c'est la coalition

de ces éléments opposés auxquels se sont ajoutés les déclas-

sés, les gens sans aveu, les pirates, qui a fait crouler l'édifice

branlaht.

Il ne faut pas essayer de comparer la révolution chinoise

d'aujourd'hui avec la révolution japonaise de 1868. Les

Japonais ne renversaient pas leur empire, ni leur souverain,

le teint(); mais bien le maire du palais, le shogoun apparte-

nant à cette famille de Tokugawa qui, à partir du milieu

du xvlle siècle, avait fermé le Japon à toute communica-

tion extérieure. Ils n'avaient pas non plus à se débarrasser

d'une tradition séculaire qui, si elle a fait la grandeur de la

Chine dans le passé, l'entrave aujourd'hui complètement