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Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3 |
VOYAGES DE PIERRE POIVRE 135
dérables faites au crédit de l'armement, en charge le débit de sept doubles emplois qui grossissent beaucoup les dépenses.
Ces erreurs étant corrigées, on retrouve le bénéfice réel énoncé par l'extrait des comptes du garde magazin de l'Isle de France que j'ai remis à la Compagnie ainsi qu'il a été dit cy devant.
Au reste mon armement avait un but de toute
autre importance que le profit passager qu'on pou-
vait espérer d'une traite de Manille. Avant moi la
Compagnie faisait ce commerce pour son comptoir
de Pondichéri, ainsi elle n'avait pas besoin pour cela
de mon service ; mais il était question d'aller aux
iles Philippines et aux Molucques, d'y chercher des
plants d'épiceries pour les transporter dans nos
Colonies, et de procurer au Royaume . par cette acquisition une source de richesses intarissable. Le commerce de Manille n'entrait dans ma mission que par accessoire, et pour couvrir sous ce prétexte le véritable dessein de mon voyage.
Si j'ai été assez heureux pour dédomager la
Compagnie de ses frais et même de lui donner du
bénéfice, c'est un bonheur qui ne doit être compté
pour rien en comparaison de l'ouverture que j'ai
faite pour elle à la Cochinchine, d'un commerce très
lucratif qu'elle ne connaissait point auparavant. Elle
n'avait pas plus de notion de celui de Timor d'où
les Isles de France et de Bourbon sont en état de tirer
annuellement à très grand marché et presque sans
risque, une quantité d'esclaves que ni la côte de
Guinée, ni aucun autre pays ne peuvent leur fournir
qu'à des prix excessifs par la grande mortalité que la longueur de ces voyages occasionne parmy les nègres dans les traversées.
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