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0149 Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3 / Page 149 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000289
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LA FRANCE ET L'ANGLETERRE EN INnO-CI-IINE 141

Les rois (lu Camboge et du Tsiompa1 sont tributaires de celui de la Cochinchine. Ils gouvernent des peuples à demi-barbares, chez lesquels les Européens n'ont pas encore pénétré. On sait que les deux pays produisent beaucoup de coton; ils donnent sans doute d'autres denrées qu'on ne connaît pas encore. 11 est vraisemblable que nous pourrions étendre nos relations chez ces peuples agrestes, leur inspirer le goût de la civilisation, et y transplanter quelques uns de nos arts. Faire du bien aux hommes est la plus grande gloire que l'on puisse acquérir.

L'héritier du trône de la Cochinchine, jeune prince de 20 à 22 ans, élève de l'Évêque d'Adran, professe le christianisme. Il a une affection particulière pour les Français. Le voyage qu'il a fait en France lui laissera toute sa vie des impressions profondes de la puissance de la nation et des merveilles de nos arts. Comme il est infiniment plus instruit qu'aucun de ses compatriotes, puisqu'il écrit en Français et qu'il se plaît dans la lecture de nos livres, les comparaisons qu'il peut faire sans cesse de l'état de fleur et de grandeur de nos villes, avec celles de son pays, de notre population, de la multiplicité et de la perfection. de nos arts, ne 'peuvent que lui donner une grande idée de notre supériorité sur les peuples de l'Asie. Ce prince semble appelé par la Providence pour opérer une heureuse révolution dans son pays; mais il a besoin d'être aidé dans les vues que je lui suppose, par le concours d'une nation Européenne. Je ne doute pas qu'il ne contribue beaucoup, par son crédit auprès du Roi, à faire accueillir nos propositions. Je pense qu'il est à propos' d'expédier au plutôt (après Nivose, il sera trop tard vu les Moussons des Indes) une frégate de 40 canons et une corvette, pour la Cochinchine, avec un ministre Plenipotentiaire, chargé de conclure un traité d'alliance, d'amitié et de commerce, avec le Roi. C'est là le grand objet de cette mission, mais s'il ne pouvait être rempli, je propose d'utiliser cette expédition.

Les Anglais et les Français en ont fait plusieurs très-coûteuses, dans l'immense mer du Sud, dans la vue de prendre connaissance du• globe et des peuples qui habitent des îles et des contrées inconnues. Il en résulte peu d'avantage pour l'Europe : son commerce n'a pas été accru.

1. Tchampa.