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0187 Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3 / Page 187 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000289
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RELATIONS DE LA FRANCE AVEC L'ANNAM   179

minerai point par conséquent s'il est plus à propos pour le commerce d'une nation, de n'en faire en Chine que par une compagnie exclusive. J'observerai seulement que les nations de l'Europe paraissent l'avoir jugé ainsi. Les Anglais, les Hollandais, les Espagnols, les Danois, et les Suédois, qui sont à peu près les seuls Européens qui, depuis la Révolution française, fassent le commerce à Canton, ne le font que par des compagnies exclusives, ainsi que la France le faisait avant la Révolution. (Les Russes ne sont point admis à Canton : ils ne peuvent commercer avec la Chine que sur les frontières du Nord. Les Portugais ne vont guère qu'à Macao : les négociants sont libres d'aller eux-mêmes à Canton, pour y faire leurs contrats d'achat, mais leurs vaisseaux ne peuvent pas y monter. Ainsi ils sont sur un pied différent des autres nations). Les Anglais qui eurent de grands débats dans leur Parlement, h il y a quelques années, sur ce commerce exclusif, levèrent cette exclusion pour toutes les parties des Indes orientales, déclarant que tout vaisseau pourrait désormais y commercer librement, mais ils conservèrent et confirmèrent cette même exclusion pour la Chine.

La raison que l'on en donne, c'est 1° que le commerce de Chine ne peut être avantageux pour une nation, qu'autant qu'il sera fait plus en grand, d'une manière régulière, stable et honorable. 2° Une compagnie ayant ses supercargues ou agents à Canton ou Macao, peut faire ses contrats d'achat dans des temps opportuns, avant l'arrivée de ses vaisseaux, ce qui lui est souvent d'un grand avantage. 3° Une compagnie peut mieux obtenir du crédit auprès des Chinois, gagner leur confiance,

  • et est moins exposée à être dupée par eux. Il est essentiel

d'avoir de l'expérience, de connaître les Chinois pour traiter avec eux. On sait. qu'ils sont assez généralement. portés à tromper, quand ils le peuvent ' impunément. Mais ils n'ose-

raient ou ne pourraient guère tromper impunément une com-

pagnie, ou ses agents résidents à Canton, parce qu'au retour des vaisseaux ils seraient informés de la fraude et la feraient,

réparer. Il n'en est pas de même d'un vaisseau particulier. Il faut qu'un capitaine qui. arrive à Canton ait bien de l'adresse, de l'expérience et soit bien sur ses gardes pour n'être pas dupé, et s'il a le malheur de l'être, quel moyen pour lui d'y remédier ?