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0243 Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3 / Page 243 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000289
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LE CONSULAT DE FRANCE A HUÉ

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pour ainsi dire exclusives ; puisque, effrayé de l'empire des Anglais dans les Indes Orientales, c'est la seule nation que ce prince redoute, et celle des Français, la seule qu'il aime et qu'il estime en reconnaissance des services qu'elle avait voulu lui rendre, et dont le souvenir est, et sera toujours à la cour comme chez le peuple.

M. Chaigneau, embarqué en 1781 à l'âge de 11 ans sur les vaisseaux de l'Etat, a plus de cent trente mois de mer et plusieurs années de prison en Angleterre. Reparti en 1791 pour faire le tour du monde et aller à la recherche de M. de Lapeyrouse, il débarqua en 1794 à Macao. Poursuivi par une frégate anglaise qui leur apprit la guerre qui existait avec la France, et qui ne leur laissait ainsi aucun espoir de salut pour achever leur recherche et leur voyage, il se détermina alors à se rendre en Cochinchine où il est demeuré jusqu'à la fin de 1819. Il y compte vingt-six ans de campagne, dont les premières surtout furent aussi pénibles qu'orageuses. Lui et les autres Français n'ont pas peu contribué à rétablir le monarque sur son trône, et depuis lors il s'est plus occupé de conserver son estime et celle qu'il portait à la France que de sa fortune particulière, et en repoussant les offres des Anglais il n'a agi que par des sentiments si nobles et si naturels aux Français, qu'il est sans doute inutile d'en parler.

M. Chaigneau, en arrivant en France, s'est occupé de rédiger une note sur la situation de la Cochinchine. Il n'a traité que très succinctement la partie commerciale, parce qu'elle lui est toujours demeurée étrangère. Il d'est rendu à Paris; il en a remis des exemplaires aux Ministres de Sa Majesté et croit ainsi avoir répondu aux renseignements qui lui