A Khotan, à Kéria, à Tchertchen, nous avons remarqué que les rivières rongent leurs rives occidentales et tendent sans cesse å empiéter sur elles. Cependant, si j'ai cru pouvoir établir que depuis dix ou douze siècles le Youroungkâch daria a repoussé son. lit de quelques centaines de mètres â l'ouest, il ne paraît pas qu'on doive généraliser ce fait, et,• au contraire, nous savons d'une manière certaine que le Tchertchen daria, depuis le vie siècle de notre ère, s'est déplacé d'une manière considérable vers l'est. Au lieu dit Atlâch, au sud de Tchertchen, án voit les traces évidentes de l'ancien lit de la rivière, qui différait de son lit actuel à partir de Kitchik (le gué) et se dirigeait au nord-ouest. A Tatrang les indigènes m'ont informé que la rivière passait autrefois à 30 kilomètres plus au nord ; enfin les cartes de M. Roborovsky marquent les traces de l'ancien confluent du Tchertchen daria avec le Tarim A 54 kilomètres plus au nord et 28 kilomètres plus à l'ouest que le confluent actuel. Les indigènes appellent les sables qui s'avancent sur la rive septentrionale du Kara Bourân, Tarim-koyghàn koum, c'est-A-dire les sables déposés par le Tarim. En effet ce fleuve qui, icpartir d' Ayrilghân, coulait autrefois A environ 20 kilomètres A l'ouest de son cours présent, a fini par se boucher le passage A force d'accumuler du limon et a été forcé d'aller joindre A l'est le Kontche daria, qui avait subi de son côté un changement. inverse et avait été rejeté fortement_à l'ouest.