National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
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Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 |
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[51 ] - _ 4.( 19 )•c4----
terres (l) de l'univers. Ainsi donc l'univers est la pharmacie oh
les corps lumineux guérissent, mais il est en même temps la
prison où les démons obscurs enchaînent. Ces [deux Envoyés
de la Lumière] , Tsing-fong (Vent pur) et Chan-mou (Mère
excellente) , établirent, par un procédé ingénieux, les dix
cieux , ensuite ils instituèrent la roue des révolutions (2), ainsi
(1) Les dix cieux et les huit terres sont bien connus. Cf. SAINT AUGUSTIN , Contra Faustum, XXIII , S 19 : cc octo esse terras et decem caelosn. Les Acta Arche-lai (chap. 8, p. 1 1 ) mentionnent les huit terres. Cf. aussi , pour le Fihrist, FLÜGEL , Mani, p. 89, et la note, p. 218-22o. Théodore bar Khôni (POGNON, Inscriptions, p. 188), parle de onze cieux (douze dans le ms. de Berlin) et de huit terres; le nombre des cieux est certainement fautif (cf. CUMONT, Cosmogonie, p. 28 ). Les dix cieux se retrouvent chez les Ophites et les disciples de Battai (POGNON, Inscriptio'ns , p. 213 , 2 2 3). Pour deux textes nouveaux sur les dix cieux et les huit terres, cf. MILLER, Handschr., p. 97, et voN LE COQ, Khuastuan ft, p. 2 8 5 (dans ce dernier passage , les cc dix cieux en haut', et les
dix terres en basa rappellent le cren dessous» qui sera joint à une nouvelle mention des huit terres un peu plus loin). On voit que notre texte est muet sur l'écorchement des démons dont la peau aurait servi à tendre le ciel et dont les os auraient formé les montagnes (cf. à ce sujet DE BEAUSOBRE , Histoire, II , 366; CUMONT, Cosmogonie, p. 26).
(') :a'; ye-louen. Dans un texte bouddhique, on interpréterait tout natu-
rellement ye-louen par cc roue des rétributions'', encore que nous n'ayons pas souvenir d'avoir rencontré cette expression sous tete forme ; ye , n action r , est en effet un mot usuel pour désigner le karman, c'est-à-dire l'enchaînement des actes à travers les existences successives. Mais ici il s'agit évidemment d'un phénomène cosmique. Il nous semble que , par ye-louen, notre texte entend ici la mise en mouvement du firmament. Toutefois, il faut noter que, d'après deux passages de saint Augustin qu'a signalés M. Cumont, en les rapprochant d'une phrase de Théodore bar Khôni , le mouvement du ciel ne dut pas être , pour les manichéens , contemporain de sa création (cf. CUMONT, Cosmogonie , p. 37). Il y a d'ailleurs d'autres différences entre la théorie cosmogonique de Théodore bar
Khôni, sur laquelle s'appuie principalement M. Cumont, et notre traité. Pour Théodore bar Khôni , l'auteur principal du deuxième acte de la cosmogonie,
l'Esprit vivant, crée les vaisseaux du soleil et de la lune, mais ils restent im-
mobiles, et c'est l'agent de la troisième création, le Messager (ou Legatus tertius des Acta Archelai), qui met ces deux astres en mouvement._ Dans notre
traité, le Vent pur (qui correspond à l'Esprit vivant) semble constituer d'abord les cc palais n du soleil et de la lune , puis , à un acte suivant , construire les cc vaisseaux' de ces deux astres; les ccpalaisn seraient donc différents des ccvaisseauxy; ; mais ce ne doit être là qu'une apparence due à une rédac-
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