Au 111e siècle avant notre ère, deux peuples rivaux se disputaient le pouvoir au nord de la Chine, alors divisée en Etats sous la tutelle de plus en plus affaiblie des princes de l'Etat de Tcheou : c'étaient les Hioung 1Vou, depuis le nord de la province de Chan-si jusqu'au lac Barkoul, et lesYue-Tche, dans la région qui forme la province actuelle de Kan-Sou. Les Hioung-Nou, d'abord sujets des Yue-Tche, à leur tour avaient vaincu ceux-ci une première fois à la fin du 111e siècle et une seconde en l'an 177 avant J.-C. Les Yue-Tche, chassés du Kan-Sou, leur pays d'origine, en 165, passèrent à Koutcha, au nord du Gobi, rencontrèrent les Wou-Souen qui occupaient le bassin de l' Ili et de ses deux affluents sud, la Tekes et le Konges, les battirent, dépassèrent l' Issik-koul et se divisèrent en deux branches : les petits Yue-Tche, qui se mélangèrent aux K'iang* ou Tibétains, et les grands Yue-Tche, qui occupèrent Kachgar, dont ils dépossédèrent les Sakas (163 av. J.-C.). Les Yue-Tche, battus de nouveau par les Hioung-Nou, qui protégeaient les Wou-Souen, sont forcés de descendre vers le sud, chassant devant eux les Sakas et soumettant, au sud de l'Oxus, le royaume de Ta-Hia, dont la capitale était Lan-Che. Les Sakas ou Sak, que M. von Le Coq croit appartenir au groupe iranien, se réfugièrent dans le nord-ouest de l'Inde, occupèrent le Sindh et le Pendjab et