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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0110 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 110 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000237
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L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

J'ai l'air d'introduire insidieusement un plaidoyer en vue d'obtenir les circonstances atté-

nuantes : n'en croyez rien. Mon insuccès, jusqu'à présent, n'est pas niable. Il serait excessif de dire que nous n'avons rien trouvé; une fouille rend toujours quelque chose; mais il n'est que trop vrai que nous n'avons rien trouvé jusqu'ici de ce que vous escomptiez à Paris, je veux dire aucun monument de l'époque des Séleucides ou des Achéménides. Mais qu'y puis-je ? Le contenu de l'Arg reste ce qu'il est ; et je ne songe nullement à m'excuser ni, encore moins, à me plaindre. Je n'avais à ma disposition, vous disais-je, que les outils du crû : il est vrai, mais l'un d'eux, la tesha, sorte de hoyau extrêmement affilé, est mieux adapté que nos pioches à l'entaillage de cette

terre compacte et souvent si dure qu'il faut un instrument tranchant pour l'entamer. Dans les conditions qui m'étaient faites, je n'ai pu entreprendre un grand nivellement du tertre : personnellement, j'en suis enchanté, car je n'aurais jamais eu le triste courage de tout détruire en vue d'hypothétiques trouvailles ; une simple tranchée de prospection, épargnant autant que possible les ruines de surface, suffit à mon ambition. Enfin, ne vous attendez à aucune espèce de récrimination au sujet de mes ressources financières. Grâce à la générosité de l'Académie des Inscriptions, de la Société des Fouilles archéologiques, de vos amis et à la vôtre, elles étaient parfaitement adéquates au temps, à l'outillage et à la main-d'oeuvre dont je disposais. Seul Européen, n'ayant d'autres surveillants de chantier que mes compagnons afghans ni d'autres chefs d'équipes que nos soldats d'escorte, je n'aurais jamais pu, quelle que fût la bonne volonté de mes assistants improvisés, dépasser utilement le chiffre journalier de 6o à 70 coolies, et j'ai dû parfois me contenter de moins. En résumé, nos fouilles ont été tout naturellement taillées à la mesure de nos ressources, en même temps qu'à celle de notre personnel et de notre matériel; et, si vous me poussiez un peu, j'irais même jusqu'à dire d'une façon encore plus générale, qu'elles ont été « fonction » de l'état économique actuel du pays. Je consens volontiers que mes successeurs se rient d'un effort à ce point modeste et circonspect, et je souhaite cordialement qu'ils explorent sur une échelle infiniment plus large et plus digne d'un site aussi étendu ; mais cela ne dépendra pas uniquement d'eux. Je veux dire qu'il ne suffira pas qu'ils soient plus jeunes, plus hardis, plus nombreux et plus riches : il faudra encore, pour qu'ils puissent donner carrière à leurs vastes projets, qu'ils travaillent dans une Bactriane modernisée, mieux équipée et pourvue de communications plus rapides et aisées avec le reste du monde. Ce sera peut-être pour demain. Nous avons fait de notre mieux ce qui pouvait se faire hier, et l'on nous rendra en tout cas cette justice que nous avons pris le plus grand soin de ménager l'avenir.

[L'ARG AVANT LES FOUILLES]. - Il vous apparaîtra sans doute comme à moi qu'il convenait dès le début, fût-ce au prix d'un trop long préambule — nous avons d'ailleurs tout le temps de causer ensemble, car il neige — de mettre toutes choses au point et de fixer au juste ce que vous pouviez attendre de ce compte rendu. Mais je n'ignore pas que les résultats seuls importent, et que vous avez hâte de m'y voir venir. Il faut pourtant que je vous donne d'abord un aperçu sommaire de la façon dont se présentait l'Arg en avril 1924, juste avant le début de nos fouilles. Ce sera heureusement assez vite fait, grâce aux plans et aux photographies que je joins à cette lettre [fig. 26 et pl. V a, VII, VIII]. Est-il besoin de vous répéter que la Citadelle n'est que le bastion méridional de l'ancien Fort, dont elle commande au Nord tout l'intérieur en même temps qu'elle domine au Sud le site de l'ancienne ville. Elle était reliée au Bâlâ-Hisâr, du moins à l'époque moderne, par une voie d'accès de pente assez douce qui y pénétrait du côté du Nord-Est. La dépression qui marque toujours le trajet de cette route partage l'Arg, grosso modo, en deux parties. La portion septentrionale forme à l'intérieur du Fort une redoute quadrangulaire mesurant