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0020 Les Fouilles de Haḍḍa III : vol.3
Les Fouilles de Haḍḍa III : vol.3 / Page 20 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000277
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LES FOUILLES DE HADDA

plus exigeants signeraient d'enthousiasme la plupart de nos pièces réalistes. Aussi peut-on considérer Hadda comme un véritable carrefour où toutes les conceptions esthétiques et les techniques connues se rencontrent. Il est même permis de dire que par certains co"tés, l'art de Hadda est un précurseur de notre art médiéval ou moderne. Mais, dans l'ensemble, la constatation qui s'impose est celle de son caractère foncièrement hellénistique. C'est à peine si quelque trace de contamination hindoue se marque dans l'expression de certaines physionomies. Cet art, bien que développé en bordure des Indes et appliqué à la décoration d'une architecture toute bouddhique, reste indépendant et conserve sa forte personnalité en dépit des relations suivies qui devaient forcément exister entre les anciennes régions indo-grecques et l'intérieur de la péninsule. Il n'en est que plus déconcertant d'apprendre (et ce n'est d'ailleurs pas le seul problème qu'il suscite) que le pèlerin chinois Fa-hien, au début du ye siècle de notre ère, a encore trouvé l'école en pleine activité, alors que depuis Dioclétien non seulement les relations entre la Méditerranée et l'Orient sont suspendues, mais que la plastique est en pleine décadence et que l'influence de la Grèce (pourtant si affirmée sur nos figurines) est perdue depuis longtemps.

L'âge des monuments de Hadda a été discuté antérieurement (voir fascicule I) : il est d'autant plus superflu d'y revenir que nous sommes toujours réduits sur leur compte aux renseignements, d'ailleurs très précieux, que nous ont conservés les pèlerins chinois. Que l'ensemble de ces fondations bouddhiques ait pris plusieurs siècles à s'élever, cela est possible, même certain; et cette remarque pourra faire tomber bien des difficultés. Mais, pour l'instant, tout ce que je suis en droit de supposer, c'est que les 5 3 t édifices mis au jour par mes fouilles sont du nombre de ces <c mille stûpa » dont Fa-hien, en 400 après J.-C., a constaté l'existence autour de Nagarahâra et de Hadda, et qui, vers S 3o, peu après le passage de Song Yun, ont été condamnés par la férocité du Hun Mihirakula à la ruine et à l'abandon où cent ans plus tard, en 6 3 o, les a trou-

vés Hivan-tsang.

J.-J. BARTHOUX.