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RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES AU COL DE KHAIR KHANEH   27

de forme un peu plus allongée que le bonnet porté par les assesseurs du dieu solaire de Bhumara (voir fig. E) et par le scribe barbu (Phigala du Khair khaneh) ; mais il n'en existe pas moins une incontestable parenté d'aspect entre les différentes coiffures. Nous avons là un ensemble de traits communs qui, s'ils ne nous permettent pas de nous prononcer en faveur d'une identification formelle des acolytes du dieu solaire du Khair khaneh avec les Dioscures et les Kabires, nous inclinent tout au moins à conclure en faveur d'une étroite parenté. Ne négligeons pas, en fin de compte, le fait que les Dioscures sont considérés comme des <c guides » ; <c ils montrent le droit chemin ; et surtout ils ont sur les autres, cette supériorité d'aller et de venir quotidiennement le long de la route à suivre ; chaque jour Castor et Pollux gravissent <c l'échelle des étoiles » ; chaque jour, où que la mort nous surprenne, nous sommes sûrs de les rencontrer ; leur alternance symbolise le passage de la mort à la vie nouvelle (I) ». Et M. Chapouthier n'hésite pas à voir dans le double aspect que revêtent parfois les Dioscures (Dioscure barbu et Dioscure imberbe) une image de cette alternance. C'est à notre scribe barbu qu'est dévolu le rôle de comptable des actions humaines ; c'est lui qui établit la balance, débitrice ou créditrice, qui détermine le sort des âmes au moment de leur passage <c de la mort à la vie nouvelle ». Par son rôle, il est étroitement associé au dieu solaire <c Hélios psycho—pompe », conducteur des âmes que son rôle de médiateur rapproche souvent de Mithra (2). 't Cœur du Monde », le dieu solaire, <c était spécialement le créateur de la raison humaine, et de même que tour à tour, il écartait et ramenait à lui les planètes, ainsi par une suite d'émissions et d'absorptions, il envoyait, croyait—on, à la naissance des âmes dans les corps qu'elles animaient et après la mort les faisait remonter dans son sein (3) ». Le rôle de Piligala, le scribe chargé d'inscrire les actions bonnes et mauvaises des humains, ne s'explique et ne se justifie que si l'on admet l'existence d'une divinité psychopompe. Cette divinité psychopompe ne peut être, dans le cas qui nous occupe, que le dieu solaire.

élément de transition réprésenté par des bonnets jumeaux pourvus de trois points, rappelant les deux cornes du croissant et l'étoile (voir Cambridge History of India, vol. I, Pl. XXX, b [Eukratides, Dioscures chargeant] ; Pl. VIII, 39 [Eukratides, billon, Dioscures chargeant]; 41 [Eukratides, pilei à un bouton]; 42 [Liaka Kusillaka, pilei à un bouton]; 43 [Antialcidas, pilei à trois boutons] ; 44 [Archebios, pilei à trois boutons].

1. CHAPOUTHIER, op. cit., p. 325.

2. R. DUSSAUD, Notes de mythologie syrienne, parag. IV. Hélios psychopompe, Repue archéologique, 1903, I,

P. 147.

Au sujet de l'importance prise par le panthéisme solaire durant la période hellénistique, voir F. CUMONT, Les religions orientales dans le paganisme romain, 4° édition, publiée sous les auspices du Musée Guimet, Paris, 1929, p. 122-124.

3. F. CUMONT, op. cit., p. 123.