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NOUVELLES RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES A BAMIYAN   77

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Nous avons déjà eu l'occasion de souligner l'importance des figures peintes au plafond du vestibule du sanctuaire D. Le sanctuaire proprement dit est du plus grand intérêt. Il nous montre, dans leur plein épanouissement, des influences sassanides, déjà très sensibles dans le groupe C. Mais ici intervient la décoration modelée, qui prend nettement le pas sur la décoration peinte : bandeaux décorés de médaillons à bordure emperlée, rinceaux, frontons coupés, Kirti—mukha, et ces faces barbues, d'une exécution si volontairement et si fortement simplifiée, où se retrouve toute la maîtrise du vieil art perse. Il n'est pas, dans ce complexe, jusqu'au décor géométrique à hexagones entourés de losanges et triangles, qui n'amorce l'ornementation que nous devons retrouver à la calotte de la coupole de la grotte XI. Éléments bouddhiques traditionnels (Buddhas, donateurs), éléments iraniens (médaillons emperlés, faces barbues), éléments empruntés à la Bactriane hellénisée (Kirti—mukha procédant du type Gorgone, rinceaux) ; tout le complexe que représente Båmivån se retrouve dans cette grotte, à laquelle l'élément pictural ne fait même pas défaut, puisque nous avons retrouvé des traces d'une décoration florale et arborescente sous le premier bandeau ; la décoration du sanctuaire D se placerait donc vers la seconde moitié du ive siècle de notre ère.

Cette tendance marquée au développement de la décoration modelée aux dépens de la décoration peinte (i) s'affirme encore dans le groupe de grottes F, où nous trouvons une très belle ceinture d'arcatures pourvue de rinceaux

modelés, mais où subsiste cependant, sous le bandeau, une délicate décoration peinte de guirlandes multicolores du même type que celles qui figurent sur la première contre-marche du stúpa de la grotte G. L'ornementation du groupe de grottes F nous paraît remonter au milieu du ve siècle.

'Les grandes grottes avoisinant immédiatement le Buddha de S 3 mètres

(grottes I, II, XI) consacrent le triomphe de la décoration modelée. Les arcatures ne constituent plus une seule ceinture, mais forment deux étages : le premier, d'arcatures trilobées, le second, d'arcatures simples. La forme même de ces arcatures gagne en perfection, et les rinceaux, d'un traitement à la fois large et sûr, participent de la même maîtrise. La calotte de la coupole de la grotte XI s'orne d'un décor à caissons d'un effet harmonieux. Cette

(►) D'après une communication de M. A. Foucher, la même loi régit le développement de la décoration dans les fameuses grottes indiennes d'Ajantå.