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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0018 Les Fouilles de Haḍḍa III : vol.3
ハッダの発掘調査 : vol.3
Les Fouilles de Haḍḍa III : vol.3 / 18 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000277
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LES FOUILLES DE HADDA

II est certain que les Buddhas doivent être exécutés suivant des canons ou des traditions dont l'artiste ne peut complètement s'affranchir. Laissons de côté l'usnisa, le triple pli du cou, l'allongement démesuré du lobe des oreilles, la couleur de la peau qui se traduit souvent par un badigeon jaune, les procédés variés pour rendre la frisure ou les ondulations des cheveux. Les visages sont ovales, tendent même à un ovale parfait, avec effacement des pommettes. Le front 'est rond, le nez rectiligne, les ailes des narines à peine saillantes. L'exophtalmie est constante et les yeux suivent en travers la courbe du visage. Les lèvres sont charnues et toujours, ou presque, expriment un imperceptible sourire. L'arcade sourcilière est d'une courbe régulière comme la surface qui la raccorde à l'orbite, au point qu'elle est parallèle (ou tend à l'être) à l'angle rentrant de la paupière supérieure. En somme, nous sommes presque toujours en face d'un visage très idéalisé, dont l'exécution est géométrique, humain dans son ensemble, mais dans ses traits éloigné de la réalité. De légères variations de formes trahissent des différences d'atelier. Par exemple, le menton sera plus ou moins pointu ou le front sera plus large, tendant à cette brachycéphalie qu'affectionnaient les Romains. Enfin, la présence parmi nos têtes de profils à nez busqués permet de soupçonner qu'en certains cas, mais très rares, l'artiste a attribué au Buddha les traits d'un personnage pris comme modèle.

Nos Bodhisattvas sont presque toujours traités de la même manière. Pour représenter des divinités, des génies qui, sans être les égaux du Buddha, doivent cependant se distinguer du commun des mortels, les chefs—d'oeuvre classiques seront reproduits de mémoire, réminiscences d'ateliers où se révélera avec éclat l'influence grecque. Tel de nos génies (Pl. 37 et Pl. 38) reproduira les traits d'Alexandre le Grand ; telle divinité (Pl. S 3 a, a') sera d'une conception inspirée par une Aphrodite que nous retrouvons au Musée de Naples, ou une déesse coiffée d'un fort en miniature, exposée par le Cabinet des Médailles à Paris. Nous n'avons d'ailleurs qu'à parcourir les Musées européens pour trouver partout des têtes dont l'ensemble ou les détails rappelleront quelque chose des nôtres. L'une de nos figurines est la reproduction grossière, il est vrai, mais sans que le caractère en soit notablement altéré, de la

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