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0033 Recherches Archéologiques au Col de Khair khaneh près de Kābul : vol.1
Recherches Archéologiques au Col de Khair khaneh près de Kābul : vol.1 / Page 33 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000282
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RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES AU COL DE KHAIR KHANEH   z3

(vie siècle) ; elle finit par être complètement perdue de vue dans le Nord—Est de l'Inde à l'époque médiévale. Ce n'est donc pas dans l'Inde qu'il nous faut chercher l'origine de ces deux personnages étroitement associés au dieu solaire, il importe, reprenant la question à pied d'oeuvre, au Khair khaneh, de porter résolument nos investigations vers l'Occident. Il nous apparaît que Pirngala et Danda, placés aux côtés du dieu solaire du Khair khaneh, ne sont pas sans rapport avec cette catégorie de génies, de frères saints, que les cultes orientaux associaient tantôt au dieu suprême (I), tantôt à la lune ou au soleil. Rappelons, avant d'aborder cette question dans le détail, que Pirngala, le scribe chargé d'inscrire les bonnes et les mauvaises actions des hommes (2), se distingue de son parèdre Danda par une barbe bien fournie et par la teinte sombre de son épiderme ; ces deux particularités sont à retenir.

L'ouvrage, récemment publié, de M. Fernand Chapouthier (3), vient, à point nommé, nous fournir la matière de rapprochements intéressants. Un passage relatif aux acolytes du dieu solaire, à Edesse, nous paraît singulièrement suggestif ; « Nous savons », observe M. Chapouthier, « que les gens d'Edesse qui entretenaient un culte important en l'honneur du soleil, plaçaient à ses côtés Azizos et Monimos dont le premier fut à coup sûr identifié avec l'étoile du matin ; qu'Azizos est aussi un dieu de Palmyre, associé, semble—t—il, à Arsou. »

Monimos est l'étoile du soir (Moud im, le bienfaisant) (4). Ces deux acolytes divins du soleil, Azizos et Monimos, sont, de l'avis de M. Dussaud, «nommément identifiés à Phosphoros et à Hespéros» (S) qui représentent également dans l'imagerie gréco—orientale, l'étoile du matin et l'étoile du soir. « De ces génies aux Dioscures », remarque M. Chapouthier (6), « il n'est qu'une distance insensible ; Castor et Pollux ont aussi sur leur tête l'étoile et, à leur cou, est attaché le manteau qui flotte ; comme les torches tantôt se dressent tantôt se renversent, leurs lances pointent vers le ciel ou s'inclinent vers la terre ; l'un d'eux, tel Phosphoros, semble avoir recours à l'aiguillon ; identifiés aux Kabires, ils ont droit, tout autant que les acolytes de l'aigle à Messad, à la lourde grappe.

(i) H. SEYRIG, Antiquités syriennes, Pyrée dédié au dieu anonyme et aux deux frères saints, Syria, 1934, p. 279-282.

  1. Bhaysiya-purâna, ch. cxxiv, cité par NALINI KANTA BHATTASALI, Iconography of Buddhist and Brahmanical Sculptures in the Dacca Museum, p. 164. « In the Bhavisya-purâr,.a (ch. cxxiv), he (Pingala) is expressly called Agni, engaged in recording the good an the evil deeds of people and called Pifigala because of his pingala or tawny colour ».

  2. FERNAND CIIAPOUTHIER, Les Dioscures au service d'une déesse, Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome, fascicule 137, Paris, 1935, p. 277-278.

  3. R. DussAUD, Notes de mythologie syrienne, parag. 2. — Atizos et Monimos, parèdres du dieu solaire, Revue Archéologique, 1903, I, p. 12g.

  4. R. DussAUD, op cit., p. 129.

  5. F. CHAPOUTIIIER, op. cit., p. 278-279.