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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0352 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 352 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000197
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326   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

c'est si bien une affaire de politiqué que les Tibétains Pon-bo, qui détestent les bouddhistes. s'ouvrent assez volontiers eux Européens, en. qui ils voient des appuis possibles contre leurs ennemis orthodoxes. De même les Tibétains de l'est, divisés en tribus indépendantes et hostiles les unes aux autres, exposés aux pillages de leurs voisins, toujours sur le qui-vive, sont beaucoup plus batailleurs et querelleurs que leurs congénères de l'ouest et du sud et se livrent avec moins de contrainte aux violentes impulsions de l'instinct. Il n'est pas de voyageur qui n'ait noté. l'insouciance du Tibétain. Il n'aime pas les longues pensées et il est d'avis qu'A chaque jour suffit sa peine, aussi lorsque l'occasion s'en présente, il s'amuse, chante, danse et fait ripaille sans s'inquiéter du lendemain. Mais de quoi veut-on qu'il se soucie? L'organisation sociale est telle qu'il ne peut guère s'élever au-dessus de sa condition et qu'en quelque lieu que le sort l'ait fait naître, il est A peu près sûr de sa pitance quotidienne, dont il se contente parce qu'il sait ne pouvoir se procurer mieux. Les caractères soucieux ne se rencontrent que dans les sociétés compliquées et instables comme les nőtres, où il y a surabondance de population, où presque tout le monde, au lieu de trouver en naissant sa place réservée au soleil, est obligé de se la faire lui-même par son propre effort, au prix de beaucoup de peine et de temps, où il est impossible de se satisfaire A peu de frais, où les ambitions sont déchaînées par la faculté que tous possèdent ou croient posséder de monter aux plus hauts sommets. On doit se mettre en garde, en une certaine mesure, contre les reprochés de lubricité adressés aux Tibétains par les missionnaires, singulièrement gauches lorsqu'ils parlent de ces sortes de choses, et par les écrivains chinois, toujours pleins d'orgueil national et de respectabilité pudibonde. Je ne crois pas que les Tibétains soient foncièrement plus mauvais A cet égard que la plupart des hommes et je n'ai pas encore rencontré de peuple qui fût chaste par nature ; seulement on peut être retenu plus ou moins par les lois et par l'opinion établie. Or les Tibétains, malgré les recommandations de la religion bouddhiste, n'ont jamais compris la nécessité de régler sévê- rement l'instinct sur ce point, et ils n'attachent qu'une très faible