国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 | |
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2 |
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LE TIBET ET SES HABITANTS. 405
auxquelles ils se livrent et que le bouddhisme n'a fait que multiplier. Parmi ces pratiques quelques-unes sont antérieures à l'introduction de la religion de Chakya Mouni. Par exemple, le nomade, avant de boire, trempe l'index de la main droite dans son écuelle et en répand quelques gouttes vers les quatre points cardinaux en récitant une prière; c'est une libation en l'honneur des génies de l'air et des fantômes des morts qui peuvent errer dans les environs; de même on leur offre les restes de chaque repas. Le voyageur ne manque point de rendre hommage å la divinité spéciale du canton qu'il traverse de peur qu'elle ne lui joue de mauvais tours; les cols passent en raison (le leur altitude pour être particulièrement fréquentés par les dieux, aussi le Tibétain parvenu au sommet murmure-t-il une formule déprécative en jetant une pierre sur le petit tas amoncelé par ses prédécesseurs, presque toujours surmonté de quelques chiffons flottants. Ces tas de cailloux (obo en mongol, rdo-boum en tibétain), qui ressemblent aux anciennes tombes kyrghyz, sont des monuments sacrés et non pas seulement des bornes pour indiquer la route '. On tourne souvent autour, ce qui chez la plupart des peuples est un acte religieux. Ces tours pieux (skor-ba)' ne sont certainement pas d'origine bouddhique ; car nous savons que les anciens Turcs témoignaient de la même manière leur vénération pour les lieux saints et pour leurs morts en particulier. Il est à remarquer que cette cérémonie se pratique en tenant l'objet du culte à droite, c'est-à-dire en tournant dans le sens de la course du soleil et cela induit à penser que c'était primitivement une forme du culte solaire ; on sait en effet que le soleil, surtout le soleil levant, avait une grande place dans la religion turque primitive. Il subsiste quelques vestiges des anciens sacrifices d'animaux bannis par le bouddhisme. Pour expulser les fantômes qui reviennent de l'autre monde on sacrifie des animaux en effigie. Le dernier jour de
L'obo est l'analogue des ansâh des Arabes et des cippes des anciens Romains.
Le lawâ f des Arabes.
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