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Recherches Archéologiques en Asie Centrale (1931) : vol.1 | |
中央アジア考古学研究(1931) : vol.1 |
RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES EN ASIE CENTRALE
bouddhique; mais il convient d'observer que deux des sanctuaires rupestres montrent les traces d'une occupation manichéenne antérieure aux aménagements bouddhiques (grottes 17 et 25) ; la décoration manichéenne ayant été masquée par les bouddhistes soit au moyen d'un mur de briques crues recouvert d'un enduit, soit à l'aide d'un enduit fait d'un mélange de terre et de paille bûchée ; ce nouveau subjectile recevant l'habituel décor de Buddhas et de Bodhisattvas. Convient-il, partant de ces constatations, d'attribuer aux manichéens l'initiative de l'aménagement de l'ensemble du site de Bäzäklik ? Nous ne le croyons pas. Le manichéisme ne put sans doute se manifester à Bäzäklik que quelque temps après la conversion des Ouïgoures à cette croyance (763 ap. J.-C.) ; alors que le bouddhisme avait, depuis de longues années, conquis droit de cité en Asie Centrale. La décoration bouddhique de certains sanctuaires de Bäzäklik remonte manifestement aux premières années de la dynastie des T'ang (I) (VIIe siècle ap. J.-C.). Il nous faut donc admettre que l'occupation manichéenne est venue s'insérer entre deux occupations bouddhistes. Les manichéens aménagèrent sans doute quelques sanctuaires (deuxième moitié du ville siècle-première moitié du Ixe siècle) lesquels furent ensuite annexés par les bouddhistes qui s'empressèrent de dissimuler les traces de l'occupation manichéenne. Nous aurons d'ailleurs l'occasion de revenir sur ce sujet en étudiant la décoration de la grotte 25.
Grünwedel répartit les sanctuaires en trois groupes. Les vestiges les plus anciens de la décoration peinte ont figuré (ibis) ou figurent dans le couloir transversal de la grotte 8, dans la grotte aménagée en arrière de la fondation 9 et dans la partie précédemment murée de la grotte 25 (2). Viennent ensuite (style ouïgoure habituel, Ixe siècle) les fondations (Anlagen) 1, 4, 5, 6, 7, 9, I0, I I, 13, 14, 12, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 29, 35, 36, 37, 38, 39, 40. Un troisième groupe, à la décoration plus récente encore, d'origine lamaïque, serait représenté par les fondations 3, II, 30, 31, 32, 33, 27, 28. Rappelons que cette répartition en trois groupes est le résultat d'observations faites en 1906 et publiées en 1912 (rapport A. B. K.). Nous nous proposons d'apporter quelques modifications à ce classement.
Les peintures murales de Bäzäklik se situent nettement, quelles que soient les origines ou l'éducation de ceux qui les ont exécutées, sous le signe de l'influence chinoise; mais il importe de faire intervenir, en ce qui les concerne, des distinctions d'ordre qualitatif. Un petit nombre de ces peintures représentent sinon des compositions originales, du moins des œuvres exécutées par de véritables artistes ne recourant pas à un procédé de reproduction fréquemment utilisé à Bäzäklik. Ce procédé est basé sur l'emploi de patrons (3), donnant en larges traits les lignes maîtresses de la composition. Un pointillé ajouré épouse ce tracé. Appliqué contre le subjectile, puis saupoudré de poussière de charbon, le patron assure une reproduction grossière, mais suffisante, de la composition. Cette recette, qui facilitait l'intervention de simples artisans, était d'usage courant
(I) et (ibis) Se trouve actuellement au Musée de New-Delhi (Central Asian Antiquities Museum) fragment Bäzäklik, IV, A. C., provenant de la grotte 8, Catalogue Andrews, p. 41.
Il s'agit de la composition manichéenne dont Grünwedel (19x2) n'avait pas encore reconnu le caractère non bouddhique.
FRED H. ANDREWS, Catalogue of the Wall-paintings from ancient Shrines in Central-Asia and Sistdn, Pl. I.
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