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La Vie du Bouddha : vol.1 |
300 LES CYCLES MINEURS
première étape (et, comme toutes les premières étapes, assez courte) dans la direction du Nord : le roi y possédait un pavillon
de plaisance dans un parc de manguiers. C'est en ce lieu, où il
avait déjà prononcé deux sermons célèbres, que le Bouddha s'installe une fois encore avec sa compagnie de moines, à laquelle il ne
manque pas d'adresser le sermon accoutumé. « Puis, quand le
Bienheureux eut séjourné tant qu'il lui plut à Amba-latthikâ, il dit au révérend Ananda : Allons, Ananda, rendons-nous à Nâ-
landa ». On se souvient que ce village, qui devait devenir la grande
université bouddhique de l'Inde médiévale, et où le Service archéologique de l'Inde a conduit des fouilles si fructueuses, était
la patrie du grand disciple Çâripoutra. L'occasion a paru bonne au scribe de faire renaître celui-ci de ses cendres et, sans souci de se répéter, reprendre verbatim avec le Maître une de leurs an-
ciennes conversations. Une troisième marche conduit enfin lé 1
Bouddha et son cortège jusqu'au bord du Gange, au village de I
Pâtali (Le Bignonia) où les zélateurs laques organisent aussitôt i
une réception en son honneur : et là s'intercale une large tranche,
d'ailleurs non dénuée d'intérêt, prélevée sur un vieux traité de 1
Discipline. tj
Situé, comme l'a déjà noté Fa-hien, juste au-dessous du con- 1
fluent de plusieurs puissantes rivières, le village de Pâtali (au- t
jourd'hui Patna) était de temps immémorial le grand lieu de pas- i
sage du Moyen Gange. Son importance commerciale autant que E
stratégique était évidente. De fait il ne devait pas tarder à devenir L
sous le nom de Pâtalipoutra (la Palibothra de Mégasthène) la I
capitale, célèbre jusqu'en Occident, de l'empire quasi pan-in- I
dien des Mauryas. Nous ne nous étonnerons donc pas d'y trouver i
les deux premiers ministres d'Adjâtaçatrou, Sounîdha et Varsha- et
kâra, en train d'y édifier une forteresse pour tenir en respect les t
Litchavis, maîtres de l'autre rive, et servir en même temps de, 2
base de départ à l'offensive qu'ils persistent à méditer. Nous ad- il
mettrons sans plus de peine que le Bouddha ait pu prévoir le grand 0
avenir réservé à leur fondation en même temps que les trois habi- i
tuels dangers à redouter pour elle : inondation, incendie et dis-
cordes intestines. Comme la saison du printemps est déjà i
avancée, il ne peut être question de traverser le Gange à gué, de tai
banc de sable en banc de sable : grossi par la fonte des neiges hi- 0
mâlayennes, le grand fleuve coule à pleins bords, « si bien que les la
corneilles perchées sur ses rives n'ont qu'à se pencher pour y t
boire ». Qu'à cela ne tienne : Çâkya-mouni le traversera donc en i
bac, et — encore un indice topographique précis — l'on conti- m
nuera à signaler à la vénération des pèlerins la porte par laquelle !.i
il est sorti de la ville pour gagner l'embarcadère. Ainsi tout se 14'
passera le plus naturellement du monde : mais c'est justement là Ci
ce qu'un coeur dévotieux ne saurait souffrir, et les hagiographes If
y ont mis bon ordre. Tout d'abord le Bouddha ne se borne plus il
à prévoir la grandeur future de la nouvelle ville : il précise qu'elle i!
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