National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0319 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 319 (Grayscale High Resolution Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000286
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

LE QUATRIÈME GRAND PÈLERINAGE   317

Bouddha sur les rites de ses funérailles, et celui-ci a répondu qu'il fallait procéder avec le corps du Prédestiné comme avec celui d'un Monarque universel -- ce qui revient à dire avec toute la solennité et la magnificence imaginables. Dès lors le programme est tout tracé et la voie ouverte à toutes les surenchères. Dès que le jour luit, Anourouddha, brusquement promu au rôle de protagoniste, envoie Ananda, accompagné d'un autre moine, avertir officiellement les autorités de Kouçinagara du décès du Bienheureux : à elles de savoir ce qu'il leur reste à faire. La nouvelle est toujours accueillie avec des transports de douleur par la population tout entière : mais en revanche, il n'est plus question ni d'une intervention quelconque des femmes ni d'une toilette du cadavre. Les dignes notables connaissent à présent leurs nouveaux devoirs. Ils commencent par réquisitionner d'office dans leur bourgade tous les accessoires dont ils vont avoir besoin pour s'en acquitter : « Holà, disent-ils à leurs serviteurs, rassemblez tout ce qu'il y a de parfums, de guirlandes et d'instruments de musique... Puis s'étant rendus au Bois-des-Salas auprès du corps du Bienheureux, ils lui rendirent hommage, honneur, respect et culte avec des danses, des chants, de la musique, des guirlandes et des parfums... » Singulière façon, pense-t-on peut-être, de mener grand deuil. Sans doute chaque pays a ses moeurs : mais telle n'est pas la façon dont l'Inde a coutume de conduire la cérémonie des obsèques. — Il nous faut comprendre qu'avec le temps la conception qu'en se faisait des funérailles du Bouddha avait perdu tout caractère funèbre ; elles s'étaient transformées dans les esprits des fidèles en cette sorte de fêtes anniversaires qui se célébraient sur la terre (et aussi, disait-on, dans le ciel) en l'honneur des reliques du Prédestiné ; et, de fait, c'est bien une sorte de kermesse villageoise que, sur l'un des jambages de la Porte Nord de Sâfichi, les Mallas organisent autour du tumulus qui symbolise le Parinirvâna du Bienheureux.

Voilà toujours de quoi les occuper pendant une semaine, d'autant qu'il faut bien leur laisser le loisir de faire leurs préparatifs pour la suite. Au bout de sept jours ils songent enfin à transporter le corps au lieu de crémation « au Sud et en dehors de la ville » : mais leurs intentions ont cessé de plaire en haut lieu. Elles ne cadrent plus avec celles des divinités, dont Anourouddha continue à se charger d'être l'interprète. En vain huit chefs Maltas, par avance baignés et vêtus de vêtements neufs, essayent de sou-

lever le cadavre : ils ne peuvent y parvenir. Pourquoi ces vains efforts ? C'est qu'à présent les dieux, prenant à leur compte

les pieux ' desiderata des générations postérieures, veulent que

le corps passe par le Nord, qu'il entre dans la ville par la porte septentrionale, qu'il pénètre jusqu'en son centre et qu'il en res-

sorte par la porte orientale pour être enfin amené au « Sanctuaire du Couronnement » des princes Malias (quelque chose comme leur Salle-du-trône), bref qu'il reçoive les honneurs les