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0023 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / Page 23 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000237
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PREMIÈRE PARTIE

GÉOGRAPHIE DE LA ROUTE

La description d'une route qui va de l'Oxus à l'Indus à travers l'Hindfikush semble devoir se diviser naturellement en trois parties, traitant successivement du versant bactrien, de la ligne de faîte et du versant indien. En pratique, les choses sont un peu plus compliquées : outre qu'il faut compter au moins trois chaînes transversales à surmonter, le versant de l'Indus, bordure orientale du plateau iranien, comporte, si l'on peut ainsi dire, deux échelons ; les montagnes une fois franchies, il reste encore à descendre de leur socle. Au troisième paragraphe, qui ne nous conduira que dans le région de Kâbul, entre seize et dix-huit cents mètres d'altitude, nous devrons donc en ajouter un quatrième sur la transition du plateau à la plaine, qu'on n'atteint véritablement qu'à Peshâwar (alt. 324 m.). Enfin on nous permettra de joindre à cet exposé qui, autrement, demeurerait incomplet, un résumé sommaire des conclusions auxquelles un premier voyage nous a naguère conduit au sujet des routes du Gandhâra. Ce dernier pays n'est, en effet, que l'antichambre de l'Hindûstân. C'est seulement à Taxila que finit normalement notre tâche et que nous pourrons remettre les lecteurs désireux de circuler sur les grandes voies historiques de l'Inde à d'autres, et de plus modernes, qâ fila-bâshî. On nous fera peut-être observer que les agences de voyage conduisent déjà les touristes jusqu'à la passe du Khaiber et qu'elles les convoieront bientôt en auto-car jusqu'à Bâmyân. Il est vrai : mais notre humble prétention est justement de mettre les gens en garde contre une bonne partie des histoires qui se colportent sur les au delà de l'Indus.

I. LA BACTRIANE.

Ainsi que l'a noté, il y a cent ans, Alexander Burnes, il est inutile de refaire une description de la Bactriane : elle se trouve déjà tout au long dans Quinte-Curce. Passé maître dans l'art de l'antithèse, l'excellent rhéteur a su admirablement jouer du contraste entre les régions bien arrosées, par suite très fécondes et fourmillant d'hommes et de bétail, d'une part, et, d'autre part, les parties désertiques, couvertes de dunes sablonneuses, balayées de terribles vents d'Ouest qui étouffent parfois les voyageurs sous les poussières qu'ils charrient, et effacent toute trace des itinéraires : si bien, continue-t-il, que pareils à des navigateurs, les caravaniers en sont réduits à se guider sur les étoiles et qu'on pourrait presque dire qu'il y fait plus clair pour eux la nuit que le jour (i)... Ce tableau remarquablement brossé mêle beaucoup de vérité à un grain de lifté-