National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
| |||||||||
|
L'Œuvre de la Délégation Archéologique Française en Afghanistan (1922-1932) : vol.1 |
31
Divinité lunaire.
hellénisé (Kirti-mukha et rin 2eaux d'un type classique). Tout le complexe décoratif et architectural que représente Bâmiyän se retrouve donc dans cette grotte où l'élément pictural est représenté par une décoration florale et arborescente très maltraitée, mais encore visible sous le premier bandeau, au-dessous des niches qui abritaient des Buddhas figurés en haut-relief, mais nous observons ici une régression de la décoration peinte ; les tendances s'affirment qui vont aboutir au triomphe de la décoration modelée. Le caractère prééminent des influences Sassanides nous permet de fixer à la seconde moitié du IVe siècle la décoration de cette grotte. C'est sensiblement à la même époque, fin du IVe siècle, début du ye, que l'on doit faire remonter les peintures encore visibles au sommet et sur les parois latérales de la niche du Buddha de 35 mètres ; là encore les influences de l'Iran sassanide s'affirment très nettes, plus classiques peut-être qu'à Kakrak.
La composition qui orne le sommet de la niche représente un dieu lunaire auréolé d'un disque radié en dents de scie (fig. 39). Une demi-lune, d'un gris bleuté, est inscrite dans l'auréole. Rappelons, à ce propos, que le professeur Herzfeld a remarqué 1) que dès l'époque achéménide, le dieu lunaire est représenté par le disque lunaire auquel se superpose le croissant ; les formes anthropomorphisées des dieux n'apparaissant dans l'art iranien qu'après Alexandre, accusant alors un caractère hellénistique marqué. Si le véhicule du dieu et les chevaux ailés qui y sont attelés sont bien dans la tradition hellénistique, la divinité s'affirme très " Asie Centrale " par son costume ; une longue tunique à revers ajustée à la taille, bordée d'une large bande violet ocre. Par son armement : une longue épée droite et une lance à flamme triangulaire, elle s'apparente à la fois à l'Iran sassanide et aux donateurs de Kumtura, de Kizil et de Murtuk (Asie: Centrale), où nous retrouvcns d'ailleurs
1) E. HERZFELD, Der Thron des Khosro, Quellen kritische und iconographische Studien ueber Grenzgebiete der Kungstgeschichte des Morgenlandes, Jahrbuch der Preussischen Kunstsammlungen, 1920, p. 108.
|
Copyright (C) 2003-2019 National Institute of Informatics and The Toyo Bunko. All Rights Reserved.