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0252 Histoire Générale de la Chine : vol.2
Histoire Générale de la Chine : vol.2 / Page 252 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000288
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250   HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA CHINE

le duc d'Autriche, le patriarche d'Aquilée et autres puis sants seigneurs; ils se dirigèrent vers l'Adriatique, saccageant Cattaro et les autres villes maritimes de la Dalmatie, sauf Raguse.

L'Europe occidentale fut saisie d'effroi.

« Au moment donc où ce formidable fléau de la fureur du Seigneur menaçait les peuples, la reine BLANCHE, mère du roi de France, dame vénérable et chérie de Dieu, s'écria, suivant Matthieu PARIS, en recevant ces terribles nouvelles : « Roi Louis, mon fils, où êtes-vous? » Celui-ci approchant lui dit :« Qu'y a-t-il, ma mère? » Alors, celle-ci, poussant de profonds soupirs et laissant échapper un torrent de larmes, lui dit en considérant ce péril, toute femme qu'elle était, avec plus de fermeté que les femmes n'en ont d'ordinaire : « Que faut-il faire, mon très cher fils, dans un événement si lugubre, dont le bruit épouvantable s'est répandu jusque chez nous? Nous tous aujourd'hui, ainsi que la très sainte et sacrée Église, sommes menacés d'une destruction générale, par l'invasion de ces Tartares qui viennent vers nous. » A ces mots, le roi répondit d'une voix triste, mais non sans une inspiration divine : « Que les consolations célestes nous soutiennent, ô ma mère ! Car si cette nation vient sur nous, ou nous ferons rentrer ces Tartares, comme on les appelle, dans leurs demeures tartaréennes d'où ils sont sortis, ou bien ils nous feront tous monter au Ciel. » Comme s'il eût dit : « Ou nous les repousserons, ou, s'il nous arrive d'être vaincus, nous nous en irons vers Dieu, nous comme des confesseurs du Christ, ou comme des martyrs. » Et cette parole remarquable et louable ranima et encouragea non seulement la noblesse de France, mais encore les habitants des provinces adjacentes. »

On avait le souvenir en France de ces grandes invasions qui avaient foulé le sol de la Gaule; on rappelait dans un lointain passé ces Teutons et ces Cimbres écrasés par Marius à Aix et à Verceil; on se rappelait surtout cette grande ruée de Barbares au ye siècle : Vandales, Goths, Suèves, Hérules, dont quelques tribus arrêtées sur notre sol, dans leur marche vers le sud, tels les Burgondes et les Francs, ont