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0009 Trois Ans dans la Haute Asie : vol.1
高地アジアでの3年 : vol.1
Trois Ans dans la Haute Asie : vol.1 / 9 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000241
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TROIS ANS DANS LA HAUTE ASIE

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CONFÉRENCE DE M. PAUL PELLIOT

Au grand amphithéâtre de la Sorbonne, le 10 décembre 1909

Le10 décembre 1909, M. Paul Pelliot a été reçu solennellement par le Comité de 1 Asie française et la Société de Géographie, dont les invités, au nombre de plus de 4.000, occupaient toutes les places disponibles de la vaste salle. La reunion était présidée par notre président, M. Emile Senart. et par le prince a land Bonaparte, président de la Société de Géographie. Au bureau avaient pris place à leurs côtes : M. Bayet, directeur de l'enseignement supérieur, représentant le ministre de l'Instruction publique qui, souffrant, s'était excusé au dernier moment de ne pouvoir venir comme il s'y était engagé; M. Perrot, secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres; M. Darboux, secrétaire perpetuel de l'Académie des sciences; Mm` Massieu, M. Etienne, M. Guillain, le général Lebon, le président du Conseil municipal de Paris, les représentants des ministres des Affaires étrangères et des Colonies; M. Legrand. président de la Société de Géographie commerciale; M. Gariel, président de l'Association pour l'avancement des sciences; M. Crépy, président de la Société de Géographie de Lille; M. Le Myre de Vilers. Le ministre de la Guerre était représenté a cette séance. etau cours de la conférence, M. Trouillot, ministre des Colonies, s'est assis près du président.

Etaient également assis au bureau le Dr Vaillant et M. Nouette, qui, après avoir partagé les efforts de la mission et contribué à son beau succès, ont été associés aux honneurs rendus à leur chef.

En ouvrant la séance, M. Emile Senart a prononcé le discours suivant :

Mesdames, Messieurs,

Depuis que la science, moins enfermée dans les livres, s'est accoutumée à aborder directement les lieux et les débris antiques, qu'elle s'est évertuée à leur arracher leurs secrets et à leur demander des informations que la tradition littéraire mesure toujours trop parcimonieusement à son gré, nous avons vu successivement sortir de l'oubli et comme rentrer dans la vie bien des coins de

notre terre qui semblaient perdus dans une vague pénombre. Le Turkestan chinois est le dernier en date de ces « rescapés u de la nuit et du silence.

Il y a bien peu de temps qu'il passait encore pour inaccessible et que d y avoir fait un sr'tour suffisait a illustrer une vie de voyag ur. L'Asie centrale n'a pas eté beaucoup moins longtemps ni moins protondément mystérieuse que l'Afrique centrale. Les armes russes en ont finalement dégagé les approches. La decouvert.é géographique et la découverte archéologique les out suivies depuis ; elles y out alors marché d'un pas presque égal, souvent confondues aux mémés mains.

L'une et l'autre y étaient attirées par l'intérêt le plus vif.

D'une part, il importait de sonder ce coeur dit continent asiatique, de déterminer la structure et le régime de ce bassin immense, si singulier par son altitude et par tous ses aspects. Il s'agissait, d'autre part, de retrouver un pays qui, s'il se prête mal à la constitution de nationalités et de dominations centralisées, a, pendant de longs siècles, servi de passage à toutes les relations terrestres entre l'Occident et l'Orient lointain, par où se sont glissées les influences du monde antique puis du monde chrétien, où se sont infatigablement succédé et bousculées les hordes conquérantes qui, des Scythes aux Mongols, ont fondu sur l'Ouest, par où, incessamment, les passes du Pamir et du Karakorum fi auchies, ont circulé l'action commerciale et l'action religieuse de l'Inde vers le Nord, vers la Chine, et, en retour, les pèlerinages chinois vers le berceau et les sanctuaires du bouddhisme en Inde.

Le sable du désert est merveilleusement conservateur : de toutes ces civilisations et de ces barbaries, de cette longue histoire abolie, combien sa poussière ne devait-elle pas avoir conservé de traces précieuses! C'est ce qu'attestèrent les premières tentatives. Elles éveillèrent tant de curiosité et de si universelles espérances que, dès la fin du siècle dernier, naissait une Association internationale pour l'exploration de l'Asie centrale et de 1 Extrême-Orient.

La branche française — plus riche, hélas! de bonne volonté que de ressources — devait souhaiter passionnément d'assurer à notre pays une part digne de lui dans des recherches qui excitaient une ardente émulation de