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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0020 Trois Ans dans la Haute Asie : vol.1
高地アジアでの3年 : vol.1
Trois Ans dans la Haute Asie : vol.1 / 20 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000241
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44   TROIS ANS DANS LA HAUTE ASIE

i

du chinois. Il y a là pour la sinologie des richesses inappréciables: beaucoup de bouddhisme sans doute, mais aussi de l'histoire, de la géographie, des philosophes, des clas

siques, de la littérature proprement dite et encore des actes de toutes sortes, des baux, des comptes, des notes prises au jour le jour, Et tout cela était antérieur au xie siècle. En l'an 1035, des envahisseurs étaient venus de l'Est, et hâtivement les moines avaient empilé livres et peintures dans une cachette dont ils avaient muré, crépi, orné l'ouverture. Massacrés ou dispersés par les envahisseurs, le souvenir de leur biblioth'que avait péri avec eux, et, retrouvée en 1900 par hasard, une suprême fortune avait fait que pendant huit ans nul érudit n'était passé par là pour examiner ces documents et en reconnaître l'importance. Cette importance, messieurs, je n'exagère pas en disant qu'elle est pour nous capitale. Les anciens manuscrits chinois étaient très rares en Chine, et il n'y en.avait aucun en Europe. De plus, nous ne pouvions travailler que sur des livres, jamais sur des documents qui n'eussent pas été expressément rédigés en vue de la publicité. Pour la

qui vont se placer en tête de la série jusque-là assez pauvre que possédait le Louvre, enfin quelques imprimés, des imprimés xylographiques du xe et même du vile siècle,

GROTTES DE TOUEN-HOUANG. GROUPE DE DONATRICES

première fois, les sinologues pourront, à l'imitation des historiens de l'Europe, travailler sur des archives. Enfin, dans cette grotte, il y avait autre chose : des peintures sur soie et sur chanvre, contemporaines des manuscrits, et

FRESQUE MURALE DU TEMPLE OUEST, A SOUBAC111, PRÈS DE KOUTCHAR

antérieurs à Gutenberg de cinq à sept siècles, les premiers imprimés qui soient connus dans le monde.

En mai 1908, l'étude des grottes achevée, nous quittions Touen-houang. Le Dr Vaillant arrêtait là l'itinéraire, pour se consacrer plus complètement, en un pays désormais plus riche, aux collections d'histoire naturelle. En juillet, pendant que le Dr Vaillant allait à Si-ning et au monastère de Koumboum, M. Nouette et moi avions la joie de rencontrer à Leangtchou la mission d'011one, qui achevait sa grande randonnée à travers le Yunnan, le Seu-tch'ouan et le Kan-sou. Après un dernier arrêt d'un mois à Si-ngan-fou, pour réunir des livres et des antiquités, nous arrivions au débutd'octobre1908 à Tchengtcheou, où nous retrouvions le chemin de fer : il y avait plus de deux ans que nous l'avions quitté à Andidjan. Deux jours après, nous atteignions Pékin ; le voyage

proprement dit était achevé. Il s'était passé paisiblement, sans tirer un coup de fusil; et nous avions même le triste courage, pour des explorateurs, de revenir en bonne santé.

(xe siècle)