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0016 Trois Ans dans la Haute Asie : vol.1
高地アジアでの3年 : vol.1
Trois Ans dans la Haute Asie : vol.1 / 16 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000241
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TROIS ANS DANS LA HAUTE ASIE

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l'oasis de" Koutchar, sur laquelle la carte russe dite de 40 verstes ne donnait que des indications sommaires et peu exactes. M. Nouette allait au ming-ut de Qyzyl faire d'intéressantes séries de photographies. Moi-même enfin,

désireux de me rendre compte des passages qui jadis

avaient pu unir les Turcs du Youldouz et du Tèkès à ceux de Kachgarie, je tentai de franchir les monts Célestes

droit au Nord de Koutchar. Kozlov avait voulu faire la même traversée en venant du Nord, mais avait échoué. Avec de meilleurs guides, je pus passer et revins enfin à

Koutchar, ayant trouvé deux passes nouvelles à près de 4.000 mètres.

Nous n'avions plus rien a faire à Koutchar et prenions congé du mandarin local, un préfet. Tout le temps de notre séjour, nous at ions entretenu avec lui les meilleurs rapports, comme d'ailleurs avec tous ses collègues du Turkestan chinois. Le tao t'ai de Kachgar nous avait fait préparer des auberges d'étape en étape. A Faizabad, le sous-préfet était sorti de la ville à notre rencontre, en costume de cérémonie. Le préfet de Koutchar nous avait toujours aidés à recruter nos travailleurs. Mais, malgré tout, un Européen peut toujours, avec les meilleures intentions du monde, être pour le fonctionnaire chinois une cause de complications. Si quelque incident se produit, le mandarin peut être déplacé, rançonné, dégradé. Aussi l'excellent préfet de Koutchar dut-il pousser à notre départ un gros soupir de soulagement. Il n'en laissa d'ailleurs rien paraître. A la manière chinoise, il nous envoya en cadeaux d'adieu des provisions pour nous et du fourrage pour nos chevaux. Et il eut l'attention délicate de me faire dire par mon secrétaire que je pouvais accepter

ces cadeaux sans arrière-pensée, vu qu'ils n'étaient pas, comme il arrive, prélevés sur le peuple, et que lui-même, préfet de la ville, les avait payés.

En septembre 1907,jnous quittions Koutchar, allant vers Ouroumtchi, la capitale provinciale,!que nous atteignions

un mois après. Il faisait encore une chaleur torride, et là le Dr Vaillant a donné une fois de plus la mesure de son dévouement. A travers tout le Turkestan chinois, il a levé notre itinéraire à la boussole, en comptant d'ordinaire les

distances au pas de son cheval. Mais par les grandes chaleurs, nous partions avant le jour; lui, pour son travail, ne le pouvait pas. Et cependant, comme les conditions même de la carte exigeaient entre Koutchar et Ouroumtchi une précision plus grande, il a fait toute cette partie de la route à pied, pendant des semaines, souvent en plein midi, sous lé soleil brûlant, à travers les sables surchauffés. J'ajoute tout de suite que sa tâche en hiver n'offrait guère plus d'agréments. Nous avons connu des températures de — 350. Et je vous assure que, surtout s'il vente et qu'on aille contre le vent, il est pénible, sortant de gros gants des doigts gourds, de subir le contact à la fois glacé et brûlant d'instruments métalliques. Et le soir, à l'étape, quand on aspire au repos, il faut mettre au net la tâche de la journée, en approchant sans cesse de la flamme un stylographe dont l'encre vous gèle entre les doigts. Souffrances qui n'ont rien de surhumain, sans doute, mais dont la répétition incessante lasserait vite des gens moins trempés et moins résolus que leDr Vaillant.

Nous étions donc en octobre 1907 à Ouroumtchi, la capitale administrative et intellectuelle du Turkestan chinois. Des circonstances indépendantes de notre volonté, le change de notre argent en particulier nous y ont retenus

près de trois mois. Mais pendant ces trois mois nous y avons joui auprès des autorités provinciales d'un tel accueil et d'un tel crédit que le gérant du consulat russe à Ouroumtchi ne laissait pas d'en témoigner quelque étonnement. Les circonstances nous ont servis. A Ouroumtchi, la moitié de la population parle turc, l'autre moitié est chinoise; a l'école provinciale, que j'ai visitée, on ensei-

LAC DE LA DEMI-LUNE, AU MILIEU DES DUNES DE TOUEN-HOUANG

AU T'SIEN-FO-TONG (GROTTES DES MILLE BOUDDHAS) DE TODEN • n OUANG