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0024 Inscriptions de l'Orkhon : vol.1
Inscriptions de l'Orkhon : vol.1 / Page 24 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000225
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1

- x -

sur la face de l'Est 41 lign.

sur celle de Sud   15 »

sur celle de Nord 14 »

les bords du Sud-Est et du Sud-Ouest chacun 1 1. et en dernier lieu 5 1. plus courtes sur la face Ouest du monument, ce qui donne un total de 77 lignes.

Sur la face du Sud l'une des colonnes (la 461 n'est remplie qu'à moitié, et à gauche de celle-là il y en a une autre entièrement vide. C'est là une particularité qui n'est peut-être pas sans importance, si l'on veut approfondir la question de savoir dans quel ordre l'inscription a été tracée; car sur i " premier monument aussi la face occidentale porte à côté de l'inscription chinoise, comme nous lavons déjà fait remarquer, une colonne iénisseienne plus courte à gauche (l'une autre plus longue de la même écriture.

Une différence intéressante est celle que présentent le 1« et le 2" monument en ceci, que la tablette, placée au-dessus

de l'inscription chinoise sur la face Ouest du 2" monument, est couverte d'une inscription iéniseienne (voir tab. 35 et II, 59-63 les lignes du texte), tandisque tab. 13 contient à la place correspondante des caractères chinois. La tablette au-dessus de la face orientale (le chacun des monuments offre les mêmes signes, dans lequel il faut peut-être voir une marque de famille. Tab. 32 et 33 en laissent apercevoir une partie: comme aussi tab. 2". Nous démontrerons plus loin que les monuments ont rapport sûrement à deux frères.

Le 2" monument, avons-nous dit, fut dans sa chute brisé en plusieurs morceaux; et à d'autres égards encore il est moins bien conservé que le premier. La face du Nord (tab. 31-34) et celle de l'Ouest (tab. 36-38) étaient surtout fortement endommagées, à tel point qu'une grande partie des caractères chinois est malheureusement tout-à-fait effacée. Jusqu'à nos jours rien n'a encore été publié par rapport à ce monument. Les inscriptions qui s'y trouvent furent fixées par nous photographiquement suivant les mêmes principes, à peu près, que pour le premier monument, à quelques modifications près commandées par son morcellement.

La transcription des inscriptions iénisseiennes fut ce qui nous coûta le plus de temps. Les caractères de l'inscription étant très-nettement tracés, j'imaginai de leur appliquer des dénominations appropriées à la circonstance, et ainsi je dictai toutes les lettres à mon frère, qui les consigna ensuite par écrit. (Le manuscrit ainsi composé a servi de base au texte imprimé, qui a été ensuite collationné avec les plaques photographiques et les épreuves sur papier, d'après lequelle il a subi dans plusieurs cas des rectifications). Ce fut un travail de dix jours, pendant lesquels nous fûmes favorisés par le beau temps, sauf une journée, que nous fûmes obligés de passer dans nos tentes à cause de la pluie. Souvent, pendant que nous étions occupés à transcrire, des Mongols rôdaient autour de nous, écoutant et regardant d'un air étonné ce que nous disions et faisions. Pour ma part je n'avais d'autre marque de politesse à leur donner, que de leur offrir, selon l'usage mongol, une

prise de tabac d'un joli flacon chinois, que j'avais acheté à Ourga à cet effet. Ils croyaient que je lisais ce qui était écrit et que c'était en russe, quoique je dictasse en finnois. Nous nous étions mis à l'oeuvre quelques heures après notre arrivée sur les lieux, et nos tentes avaient été dressées dans le voisinage de quelques yourtes mongoles. Nous eûmes soin de ne pas laisser paraître la moindre timidité, mais de montrer dès le premier moment à ces Mongols, que nous n'étions pas le moins du monde inquiet des soupçons qu'ils pourraient concevoir sur notre compte. Déjà le second jour, en entendant le tonnerre gronder au-dessus de nos têtes, ils pensèrent que Dieu, peut-être Bouddha lui-même, voulait par là témoigner son courroux de ce que nous avions eu l'audace de soulever avec un cric le premier monument. Pourtant nous réussîmes dans la suite à décider Fun ou l'autre de ces Mongols à faire tourner la manivelle (le la machine, dont le jeu leur arracha des cris (l'admiration pour l'esprit des »Russes», qui avaient inventé un semblable appareil, au moyen duquel on pouvait soulever des blocs de pierre, qu'ils avaient cru jusqu'ici ne pouvoir être remués. Un jour nous reçûmes dans notre tente la visite de quelques fonctionnaires mongols appartenant au monastère d'Erdenstso, qui demandèrent à voir nos papiers. J'exhibai ceux que j'avais reçus du consul général de Russie à Ourga, et qui étaient rédigés en langue mongole et en langue mandchourienne; mais n'y voyant pas le sceau de leurs autorités, ces malins personnages s'avisèrent (le soupçonner que nous avions fabriqué ces certificats nous-mêmes. Je les engageai alors à se rendre eux-mêmes à Ourga pour s'assurer de la chose; en leur promettant (le ne pas bouger d'ici, jusqu'à leur retour. Mais quand j'eus, pour leur faire plaisir, acheté un mouton, en leur offrant du thé, une soupe au mouton, du tabac et des caramels, ils se tranquillisèrent, jugeant sans doute qtt' il y avait pour eux plus (l'agrément à rester auprès de nous, plutôt que (le trotter jusqu'à Ourga. Enfin bref, notre travail ne fut point troublé par les Mongols et si nous avions voulu plus tard entreprendre des fouilles, on ne nous aurait probablement pas empêchés de le faire. On a fini sans doute par nous prendre pour des chercheurs d'or, si toutefois nos intentions ne sont pas demeurées complètement obscures dans leur esprit *.

Cependant notre sejour près de Kokchin c. à. d. de l'ancien Orkhon commençait à se prolonger un peu trop, bien que, (l'un autre côté, il nous offrît d'agréables délassements. Chaque jour nous allions nous baigner dans la rivière et le poissonque nous pêchions à la ligne sur le rivage, nous fournissat tn mets délicat. Le dernier jour nous eûmes même du lait à boire. On nous avait bien déjà auparavant, pendant le

* Jadrintzeff parle dans son récit „11peAnapnvennuf OVIerb° (dans 113steria BocTOVno-cn1inpcsaro Ont». H. P. l'eorpaa'. Oiintecraa T. XX. N:o 4. P. 12) de quelques tombeaux, formés de dalles de pierre â proximité de ces monuments; elles étaient, dit-il, ornées de fleurs et d'autres emblêlnes. Je regrette de ne les avoir pas vues.