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0114 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 114 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000197
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82   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA. 11AUTE ASIE.

Le pays de Balyklyk qu'on traverse entre Otra Iangar et la route (le Tchertchen est une plaine marécageuse, couverte de roseaux, semée .de sept petits lacs, séparés en automne et en hiver, mais réunis en été, saison où l'eau recouvre tous les lieux bas de la forêt jusqu'au tombeau d'Imân Djafar. Ensuite l'on passe par un terrain sablonneux bossué de petits tertres où croissent quelques roseaux et quelques « ,yantd' » (alhadji inaurorum). Ces plantes rares, aussi desséchées que le sol, craquent å mesure qu'on s'en approche, et c'est, avec le grincement (les grains de sable agités par le vent, le seul bruit du désert. L'atmosphère poudreuse éloigne et agrandit les objets détachés d'une manière fantastique. On voit au loin, presque à l'horizon, une colline avec un arbre haut comme un peuplier, on fait quelques pas, la colline et l'arbre se rapetissent et l'on n'a bientôt (levant soi qu'une taupinière surmontée d'un roseau ; on aperçoit une chose animée qui bondit par les sables et l'on est incertain si c'est un lièvre ou une gazelle. Enfin toute végétation disparaît, et une plaine de gravier extrêmement fin et meuble s'étend jusqu'au bord de la rivière Tolűn hhodja, au lieu dit Yartongouz. Ce nom, comme celui de Balyklyk, comme tous ceux qui ornent agréablement les cartes entre Nia et Tchertchen, est une pure expression géographique. Il n'y a pas une hutte dans ce désert, et la route n'est indiquée que par (le rares traces de pas que les orages effacent quelquefois. Non passâmes la nuit en plein air au bord de la rivière, enveloppés d'une couverture qui nous garantissait suffisamment contre un froid de 5° au dessous de zéro. C'est une température que dans ce climat sec on supporte aussi facilement qu'en France on peut faire celle de -I- 6° ou 7°. Le jour, le thermomètre montait au-dessus de 25° au soleil qui nous paraissait brûlant. L'été cette route doit être å peu près intolérable à cause de la chaleur et du manque d'eau, car les rivières la traversent perpendiculairement et sont souvent distantes de plusieurs journées de marche, il n'y a pas même un puits, h peine de loin en loin une petite mare d'eau saumâtre etimpotable. Je parlerai plus loin des efforts faits par le sous-préfet de Kéria pour rendre plus praticable cette voie, très fréquentée au temps de Marco Polo.