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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0166 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 166 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000197
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134   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA AAUTE ASIE.

amoncellement de roches. De l'autre côté, une pente fort escarpée, couverte de glace, conduit au fond d'une gorge. Les piétons ont beaucoup de mal ů descendre cette pente sans l'attirail des alpinistes, les chevaux glissent plutôt qu'ils ne marchent jusqu'au pied du col, seuls les yaks peuvent transporter les bagages du haut en bas sans danger pour eux ni pour leur charge. Nous passâmes la nuit au hameau de Kar-doi►g, assis au flanc de la montagne toute encombrée de masses de pierre, parmi lesquelles les vingt maisons de pierre du hameau se distinguent difficilement. De là on descend par la gorge très pittoresque du petit torrent de Kar-dong, égayée par de petits arbrisseaux qui croissent dans les interstices des róchers, et l'on aboutit à la vallée pierreuse de la rivière Cha-yog, aisément guéable en cette saison. En aval du mince village de Tcha-ti, le Cha-yog reçoit un affluent de droite, le Noub-ra, que nous remontâmes. Sa vallée, assez large, passe pour la plus fertile du La-dag. Elle s'étend entre deux énormes murailles hautes de plus de mille mètres, formées de rochers dénudés qui lancent leurs innombrables pointes grises dans l'azur du ciel. Le fond de la vallée est non moins gris et aride que les parois qui le dominent, piqué seulement vâ et là de taches brunes, maigres oasis roussies par l'automne, où quelques cultures d'orge et de blé, quelques arbres fruitiers disputent leur vie à la pierre et au sable. Le nom de Pang-mig que les Tibétains donnent à l'une d'entre ces oasis les peint toutes admirablement bien. Pang-mig signifie : ceil de verdure. Cette rude nature

du La-dag ne rend pas l'existence facile à l'homme ; incapable de la dompter, le Tibétain s'y résigne, de même qu'il se résigne au joug de

ses nouveaux maîtres, avec la sauvage douceur d'une antilope prison-

nière. Rude comme la nature même dans son aspect extérieur, hérissé, malpropre et déguenillé, il est au moral faible, nonchalant et, comme

tous les faibles, défiant et peu sincère, mais il plaît par une gaîté sans prétention qui contraste heureusement avec la gravité gourmée du musulman.

Le 23 octobre, nous fûmes reçus à Log-dzong chez le père de notre interprète. Toute la famille fut enchantée de revoir le fils prodigue.