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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 | |
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1 |
380 MISSION . SCIENTIFIQUE DANS LA" HAUTE ASIE.
selon la coutume antique,' il leur 'est catégoriquement •défendu• de pénétrer dans un temple sous peiné de la bastonnade pour le 'supérieur, le portier, la femme et le mari ; le recrutement des moines•est permis, mais nul ne peut entrer en religión'sans avoir été, au préalable, inscrit sur le rôle administratif; loin d'apporter aucun obstacle å l'accomplissement de la règle monastique, le législateur a imaginé spirituellement de lui prêter son appui ét de forcer les moines de s'y conformer rigoureusement; par conséquent tout religieux qui • aura manqué å ses voeux de renoncement au monde et de chasteté, qui aura pris femme, qui se sera habillé de soie à ramages, qui aura fait visite à ses parents, porté leur deuil, sacrifié à ses ancêtres, sera bâtonné et sécularisé, et cela est fort bien combiné pour tenir les moines à l'écart de la société, pour décourager d'embrasser la profession religieuse, multiplier les occasions de la quitter. Sans insister davantage, on sent combien, avec son air innócent, la loi peut, àcondition d'être sévèrement appliquée, mettre d'entravés au recrutement, au développement, à l'influence du clergé, quelle large porte elle ouvre à la confiscation et à la sécularisation. Si aujourd'hui l'État, n'ayant plus rien à craindre des moines clans l'abaissement ois ils sont, a pour eux l'indulgence du mépris, il n'en fut pas toujours ainsi. Lorsque, dans les premiers siècles de notre ère, le bouddhisme, grâce aux révolutions qui agitèrent l'Empire et à la faveur de quelques souverains, eut pris une extension considérable, le gouvernement, raffermi sóus la dynastie des Tang et n'étant plus diverti de l'intelligence et de la poursuite de ses intérêts généraux par le souci du lendemain, vit clairement le danger, réagit avec vigueur et rendit l'édit de 845, qui ordonna de séculariser les 45.000 couvents répandus dans le pays et les .quatre ou cinq cent mille moines qui les habitaient. Le bouddhisme, qui n'avait pas d'attaches dans les coeurs, ne se releva point de ce coup..A le bien voir, il était et il est resté une religion de moines plutôt que de laïques, une religion d'initiés; qui n'a pas plus d'influence sur le grand public que les cultes mystérieux de Dionysos et de la Bonne Déesse n'en avaient dans l'ancienne Grèce.
.Les deux, religions les plus capables d'expansion qui aient jamais
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