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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0221 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 221 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLORATION DE 1893.

~..

189

, ,davantage d'un mercenaire, surtout d'un mercenaire asiatique. Tout pesé, c'était un homme utile, quand la poudre ne parlait pas et que les chiens n'aboyaient pas trop fort.

Nous avions rencontré å Yârkend un fils de Turc et de Tibétaine, Abdourrahmân, petit et mince, diligent, trés doux et bon garçon, qui était de ces individus qui ne se sentent pas la force d'avoir une idée ni une conscience ů soi et sont obligés d'en emprunter ů autrui. C'était Mohammed Iça•qui prêtait â Abdourrahmân ce qui lui manquait et lui suggérait en toute occurrence ce qu'il fallait faire, dire, sentir où penser. La docilité du satellite était extraordinaire et ne s'expliquait pas seulement par l'influence de la grande masse, du grand air et des grands mots de Mohammed Iça, mais aussi par un lien étroit d'intérêt matériel. Abdourrahmân remplaça tant bien que mal â nos fourneaux un Tibétokachmirien, ancien soldat du maharadjah, bon cuisinier, bon chasseur, débrouillard, mais qui nous exprima énergiquement son intention de ne point aller au delâ de Khotan, étant•bien décidé à garder sa tête sur ses épaules.

Par un singulier concours de circonstances, nous eûmes 'l'occasion à Tchertchen de doubler notre interprète pour la langue chinoise en

. engageant un certain Younous, neveu du bek de Kourla, lequel, ayant passé plusieurs années sur les bancs de l'école officielle, parlait fort congrűment la langue mandarine. Il avait commis quelques folies (le jeunesse et on l'avait envoyé, pour le calmer, à Bokalyk, sous les ordres (l'un officier chinois chargé d'une exploitation minière pour le compte de l'administration. Le séjour lui déplut, comme aussi les fonctions et le maître ; il y eut des tiraillements, des querelles; puis, pár une belle nuit sans lune. notre Younous mit la main sur un chameau de son maître et gagna le large. Après diverses aventures et de longues marches dans la montagne, il était parvenu ů Tchertchen nous le recueillîmes. Il était grand et fort et son visage fleuri portait tous les signes de la santé ; mais les signes étaient trompeurs : le malheureux était atteint d'une maladie de coeur qui lui fut fatale.

Nous changeâmes encore une fois de secrétaire chinois. Celui qui