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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0330 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 330 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000197
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298   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

pas dans une maison. Sur ce dernier point nous n'obtiendrons aucune concession. Je vous céderais de grand coeur ma propre demeure si c'était possible ; mais je ne suis que locataire, et, si je vous logeais chez moi, il arriverait malheur au propriétaire. »

Pou lao-yé se croyait un fin politique en s'abaissant pour abaisser nos prétentions, en s'attribuant le mérite du bon vouloir, des bons

offices, du dévouement ä notre égard tandis qu'il rejetait la responsabilité de toutes les difficultés sur les chefs indigènes. C'était le même artifice qu'au Nam tso, et, ici comme la, le fil dont la ruse était cousue était un peu voyant. On causa de la situation générale du pays. Pou lao-yé crut l'occasion bonne de se relever å nos yeux. Il nous expliqua

que les Tibétains de cette contrée étaient fort turbulents, divisés en un grand nombre de petits cantons dont les chefs étaient indépendants

les uns des autres et n'obéissaient guère au Nan-tchen gya-po, leur prince nominal. Les vols de bestiaux, les razzias, les attaques â main armée se renouvelaient fréquemment. Il était sans cesse obligé d'intervenir

pour apaiser les querelles, terminer les différends, prévenir les conflits. Quoique la tâche fűt ardue, d'autant plus qu'il n'avait point de soldats

â sa disposition, il s'en tirait assez bien grace â l'autorité que lui

donnait sa qualité de représentant du Légat Impéríal dont le nom était partout craint et respecté, grâce aussi i; l'influence personnelle

que lui-même avait su acquérir auprès des chefs indigènes, très puis-

sants personnages aux yeúx des Tibétains, mais fort insignifiants pour des Chinois. Ils lui savaient gré des efforts souvent couronnés de succès

qu'il faisait pour maintenir la paix, et reconnaissaient si. bien l'utilité

de son rôle qu'ils avaient envoyé une pétition au Légat Impérial, le priant de ne point rappeler Pou lao-yé et promettant d'augmenter son traite-

ment. Le brave homme parlait avec conviction et avec une lenteur complaisante, oubliant qu'il se contredisait. Sa vanité compromettait sa diplomatie. En fait, il se vantait autant qu'il s'était calomnié. Nous en eûmes bientőt une première preuve. On nous vola un yak pendant la nuit et l'enquête ouverte notre requête par le t'oung cheu fut sans résultat.

*Ar