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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0372 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 372 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000197
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44.'"-4P

340   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

Je remis ů Ti-so pour prix de ses excellents services une certaine quantité d'or que j'avais trouvée cousue dans les vêtements d'un de mes hommes, et comme le village dormait encore et qu'un petit frissonnement de l'air accompagnait les premières pâleurs (le l'aube, je quittai cette triste bien qu'hospitalière demeure, oit j'avais passé vingt-trois jours d'angoisse et de mortel ennui. Malgré la pensée des peines et des dangers qui m'attendaient dans ce nouveau voyage entrepris avec des ressources infimes à travers un pays inconnu, montagneux, désert, infesté de bandes de brigands, aussi vaste que celui qui s'étend entre Lyon et Florence, malgré la douleur que j'avais de reconnaître mon impuissance et d'être forcé de laisser tout derrière moi, enseveli dans un désastre d'oie rien peut-être ne sortirait plus, j'éprouvai un réel soulagement de la nécessité qui me chassait de ces lieux, où étaient attachés (le si sombres et cruels souvenirs.

Nous nous dirigeâmes d'abord au nord afin d'éviter les parties les plus peuplées de la turbulente région de Dza-tchou-ka et faire croire que nous allions gagner la route du Tsaïdam. Peu après notre départ, comme nous traversions les hautes collines de la rive droite du La tchou, nous aperet°tmes tout it coup à quelque distance, et venant en sens inverse, une troupe de 30 ou 40 cavaliers armés de fusils et de lances extraordinairement longues ; en nous voyant ils s'arrêtèrent, nous-mêmes nous fîmes halte, nous demandant ce que signifiait cette défiance et si le chemin allait déjà nous, être barré. Cependant je fis reprendre la marche ; les Tibétains, serrant leurs rangs, nous imitèrent et passèrent près de nous sans rien dire. C'était le chef du canton (le Tchin-to et son escorte ; ayant su qui • nous étions, il envoya deux cavaliers au village pour défendre aux habitants de nous laisser entrer dans les maisons et de rien nous fournir. Lorsque nous traversâmes ce village, humblement et sournoisement blotti dans un léger élargissement d'une étroite vallée, il n'y avait pas une âme dehors. Un peu au delà on arrive au carrefour de quatre vallées, entre deux monastères qui, au lieu de s'installer commodément dans la plaine au bord de l'eau, se sont réfugiés dans l'âpreté aride des monts ; à droite un