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0124 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 124 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000197
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108   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

et sucreries, fruits frais ou secs, pistaches, etc., puis on étend la nappe, ou apporte le pilaou et enfin la soupe å la viande; parfois on sert un abűb entre. les deux. Les mets faits uniquement de légumes ne sont pas admis. On ne boit pas en mangeant, mais seulement avant et après

le repas.

Le Turkestan oriental serait une contrée très saine si l'hygiène publique était bonne. La sécheresse excessive du climat est corrigée par l'abondance des arbres et des canaux, qui adoucissent également les chaleurs de l'été, tandis que l'absence de neige et de brouillard rend le froid de l'hiver facile à supporter. Les rideaux d'arbres servent d'écrans contre la poussière du désert. Le beau temps presque constant permet de vivre beaucoup dehors. Quand- même ils ne sont pas obligés de sortir pour travailler aux champs ou faire leurs emplettes au marché, les gens du pays restent en plein air le plus qu'ils peuvent, cherchant l'ombre en été .et le soleil en .hiver. Les hommes, rarement retenus entre quatre murs par leur métier, vont badauder dans la rue ou demeurent sous l'auvent, causant, fumant, faisant leur besogne ; les femmes s'installent dans la cour ou sur le toit plat, filant, cousant, bavardant. Cette habitude atténue sensiblement le vice des maisons mal construites, mal aérées, humides et sombres. Pourtant il faut bien y coucher. Or les quelques feutres qui servent de lit garantissent mal de la moiteur du sol ; gardés toujours à l'intérieur, ils sont piqués de taches de moisissure ainsi que les couvertures; l'espace est étroit pour le grand nombre (le personnes logeant sous le même toit : à Khotan, on compte une dizaine d'individus par maison. De plus il y a le voisinage des tas d'immondices et de mares artificielles, dont le fond n'est pas maçonné et où l'eau séjourne trop longtemps sans être renouvelée. Les vêtements amples sont commodes et ne serrent pas les membres, ni le corps; les chemises et les pantalons de dessous sont tenus avec une propreté relative qu'apprécient surtout ceux qui ont vécu au Tibet et en Chine; mais les habits de dessus sont mal soignés, on n'a point (le scrupule ů les porter déchirés, râpés et sales. Les bonnets de fourrure qu'on ne quitte presque jamais, les coussins graisseux dont on