National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0266 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 266 (Grayscale High Resolution Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000197
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

240   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE. ASIE.

cathédrale qui n'offre d'ailleurs rien qui soit digne d'être noté. Les mazârs, tombeaux des saints auxquels la superstition attribue toutes sortes de vertus spéciales, sont plus soignés; encore n'est-ce pas la tombe même qu'on s'attache à faire belle et grande, mais les bâtiments où vit la communauté (les religieux attachés au culte du saint et chargés de faire le repas sacré en son honneur. On ne saurait être plus pratique. Les deux mazârs les plus remarquables de Khotan sont celui (le Hazret Soultân Abou Séid, au _nord de la ville, et celui • de Mohammed Djelâl ed-dîn au sud. Ce dernier est appelé ordinairement Altoun mazâr à cause de la légende selon laquelle le saint qui y est enseveli reçut du ciel à sa naissance un berceau d'or. Dans la province (le Khotan sont répandus une foule d'autres mazârs dont les plus vénérés sont celui de Dja`far Teyrân Tchira et ceux des douze imams descendants de Ali à qui l'on attribue la conversion du pays à l'islamisme. Je reviendrai sur ce sujet dans un mémoire particulier. Je me bornerai á établir ici que le culte de ces saints musulmans, dont fort peu sont authentiques, se rattachent aux religions antérieures à l'islamisme. Les prêtres musulmans, impuissants à détruire la vénération que le peuple avait vouée ů certains sanctuaires antiques, les ont adoptés et baptisés du nom de personnages islamiques. Certains faits que l'on attribue aujourd'hui à ceux-ci se retrouvent dans les légendes bouddhiques rapportées par Hiouen Ts'ang. Ainsi l'on raconte que la bonne nouvelle fut apportée pour la première fois clans le pays en l'année (les ambassades par un parent (lu prophète, Imam Dja `far Teyrân, qui se rendit de La Mecque å Tchira en volant à travers les airs. Or le moine bouddhiste nous apprend qu'å Kéria il y avait une statue dei Bouddha en bois de santal, haute de vingt pieds et lumineuse, faite ů Kauçambi dans l'Inde et que lorsque le Bouddha eut quitté ce monde, la statue s'élança clans les airs et arriva au nord du royaume de Khotan-Kéria de même que Dja`far. La légende de Djemâl ed-din, dont le mazâr est å Kéria, et que Dieu- vengea des injures dont il avait été l'objet •de la part (les habitants de Kétek en ensevelissant cette ville sous le sable, est précisément la légende de l'arhan bouddhiste, qui, maltraité