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0392 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 392 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000197
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366   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

navets et les pois sont également très répandus. Quant aux fruits, ce sont les noix (star-ka) et les pommes qui tiennent le premier rang pour .le nombre. J'ai indiqué ailleurs tout ce que l'on cultive de fruits et de légumes à Lha-sa. Les pluies étant peu considérables, on recourt le plus souvent ů l'irrigation artificielle. Les instruments agricoles sont aussi peu nombreux que grossiers et cette insuffisance de l'outillage aggrave encore les effets de l'ingratitude du sol. La charrue (chol), d'origine indienne, consiste en une pièce de bois recourbée avec un soc â l'extrémité inférieure ; cette machine est tirée par un yak et ne fait qu'égrá-• tigner la terre. Les cultivateurs tibétains usent en outre de la bêche, de la houe et 'moissonnent avec la faucille. Je ne sais pas s'il y a des herses ailleurs qu'au La-dag.

La principale ressource du Tibet consiste actuellement dans les pâturages et les troupeaux. Il n'existe point de prairies naturelles et pour ainsi dire point de.prairiés artificielles, sauf quelques champs de luzerne. La nourriture des bestiaux est fournie uniquement par des pâtis spontanés, médiocrement riches. par conséquent, très vastes du moins. L'herbe en est extrêmement nourrissante, mais dure et rêche, ne convenant qu'au bétail spécialement adapté. Les moutons et les yaks sont les deux espèces les plus répandues et les plus précieuses. Tout le monde connaît le yak (gyag'), le Áoutéis des Turcs, boeuf grognant de très grande taille, aux longs poils noirs, quelquefois gris ou même blancs ; il sert comme animal de bât, il fournit des poils pour la fabrication des tentes et de quelques étoffes grossières, de la viande savoureuse encore qu'un peu coriace, des peaux pour l'exportation ; la femelle donne en outre un lait excellent, de tout point semblable à celui de la vache, et dont on fait le beurre et le fromage. Le beurre, que fabriquent les Tibétains, est blanc, de consistance médiocre, d'un goút fade quoique nullement désagréable ; il se rapproche beaucoup du

1. Le g initial est quiescent comme beaucoup de lettres initiales en tibétain; le g final se prononce très dur selon la règle générale ; c'est pour cela qu'on le transcrit par un k.