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0376 Serindia : vol.3
セリンディア : vol.3
Serindia : vol.3 / 376 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000183
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1406 PAINTINGS FROM THE CAVES OF THE THOUSAND BUDDHAS [App. E

à droite et Avalokiteçvara à gauche,14 les Kwannon et Seichi de la Triade japonaise. Ces deux Bodhisattvas sont eux mêmes flanqués à droite et à gauche de deux Bodhisattvas qui restent indéterminés. Sur la peinture 1v. 0033, un autel est placé devant Amitâbha. Des Bodhisattvas se tiennent de part et d'autre de l'autel et, sur un espace libre, une apsaras danse, accompagnée par des anges musiciens. Tout en bas de la peinture on voit, à droite et à gauche, derrière un autel dressé devant eux, Amitâbha assisté d'Avalokiteçvara et de Mahâsthama, dans des actes divers de sa prédication.

Ces dernières figurations se retrouvent sur tous les mandalas à large ordonnance de Touen-houang. Elles prouvent à toute évidence qu'il faut renoncer à ce principe généralement accepté en iconographie bouddhique qu'un Buddha n'est jamais répété dans la même peinture. J'ignore, du reste, sur quelle source, probablement tardive, on s'est fondé pour une semblable affirmation. Loin d'être une exception, cette adjonction d'une représentation symétrique du Buddha principal dans la partie inférieure de la peinture est presque une règle. On la retrouve en effet, comme on le verra plus loin, sur des mandalas consacrés à d'autres Buddhas. J'ajoute enfin que ces figures de Buddhas se répétant, associées à elles-mêmes, ne sont pas inconnues en Inde. Je n'en veux pour preuve que l'exemple cité par M. A. Foucher où, par deux fois, on retrouve un Buddha enseignant flanqué, en guise d'assistants, de deux autres lui-même.te

De part et d'autre de la figure centrale d'Amitâbha et derrière lui deux assistants au crâne rasé portent le costume du prêtre. Un plan de mandala provenant de Touen-houang et classifié sous la cote Ch. 00186 nous permet de les identifier. Car, s'il n'indique la figure centrale que par le caractère fo, en nous donnant comme assistants Mahâsthama et Avalokiteçvara, il nous permet d'identifier le Buddha central et de reconnaître dans ce croquis le plan d'un mandala d'Amitâbha. Or, les deux figures qui se trouvent derrière le Buddha central sont désignées comme Bhaishajyasamudgata à sa droite et Bhaishajyarâja à sa gauche, réincarnations respectives de Vimalanetra et de Vimalagarbha. Il faut noter en outre que ce précieux plan de mandala comporte aussi les quatre Rois des quatre points cardinaux ; nous ne les retrouvons pas dans ces peintures. Ces prêtres au crâne rasé se retrouvent dans les autres mandalas d'Amitâbha, aussi bien dans la peinture lvi. 0018, en plus mauvais état que la précédente, mais mieux peinte. Tandis que la peinture 1v. 0033 a tous les caractères de la peinture bouddhique chinoise des Tang, celle-ci comporte une composition plus aisée. Les figures sont moins figées dans leurs attitudes, les deux Bodhisattvas assistants s'inclinent dans un geste gracieux et le caractère plus indien des chignons, des vêtements et des bijoux donne à ce mandala une valeur artistique toute différente. Il est, malheureusement, en assez mauvais état. La peinture Ch. v. ooi présente cette particularité que Mahâsthama et Avalokiteçvara ne sont point accompagnés de Bodhisattvas assistants. Bhaishajyasamudgata 'et Bhaishajyarâja figurent tous .deux à la droite et à la gauche d'Amitâbha. Mais tous, prêtres ou Bodhisattvas, présentent ce caractère particulier aux peintures à inscriptions sino-tibétaines de Touen-houang. Elles révèlent un style et des tendances bien diverses des deux autres mandalas étudiés en premier lieu.

Nous arrivons maintenant à d'autres peintures qui nous montrent des compositions plus réduites. L'une d'elles (Ch. co51) est encore munie, comme les précédentes, de ces scènes marginales. On voit se dresser à la partie supérieure du tableau les palais paradisiaques ; dans la partie inférieure, incomplète, on voit se répéter deux fois Amitâbha accompagné de ses deux assistants. Sur la plateforme, devant l'autel que domine Amitâbha, une apsaras danse, mais elle est accompagnée de quatre musiciens seulement. Deux Bodhisattvas sont en adoration de part et d'autre de l'autel ; quatre autres sont rangés le long de la balustrade ; enfin, dans la partie centrale, les grandes figures d'Amitâbha, de Mahâsthama et d'Avalokiteçvara apparaissent. Amitâbha est flanqué de deux prêtres dans lesquels nous reconnaissons Bhaishajyasamudgata et Bhaishajyarâja ; mais aucun des deux grands Bodhisattvas qui accompagnent Amitâbha n'a d'assistants. Il y a une réduction très notable dans le nombre des personnages ; tout a quelque chose de plus serré et de plus concis, quoique, cependant, les éléments essentiels qui animaient les larges compositions précédentes s'y retrouvent tous. D'autre part, cette peinture présente ce caractère particulier et ce style propre aux tableaux à inscriptions sino-tibétaines de Touen-houang.

Une autre (xlvii. ooi ; Th. B., Pl. XI) a, au contraire, le style propre à l'époque des Tang. Les figures sont arrondies, plus lourdes, le modelé des chairs est obtenu au moyen d'un lavis rouge. La peinture est dépourvue de

" Cette disposition n'est pas toujours respectée. Il arrive que, dans la triade d'Amitâbha, Mahasthama et Avalokiteçvara, la position des assistants soit intervertie. Cependant leur place correcte est pour Avalokiteçvara à gauche, pour

Mahâsthama à droite.

16 A. Foucher, Élude sur l'Iconographie bouddhique de T Inde, i. 161-2, et fig. 28 et 29.