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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0034 Recherches Archéologiques au Col de Khair khaneh près de Kābul : vol.1
カブール近郊ケール・カネー峠の考古学調査 : vol.1
Recherches Archéologiques au Col de Khair khaneh près de Kābul : vol.1 / 34 ページ(カラー画像)

キャプション

[Figure] FIG. J. Le Soleil entre les Dioscures (pierre gravée de la collection Cadès, d'après F. Chapouthier)

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doi: 10.20676/00000282
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24   RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES AU COL DE KHAIR KHANEH

Aussi est—il naturel qu'en un monde où l'Orient répand largement ses doctrines, notre triade ait pris souvent l'aspect de la Lune entre les Dioscures. » Les Dioscures, fréquemment associés à la Lune, accompagnent parfois le dieu solaire. Le buste radié du soleil apparaît entre les Dioscures sur une pierre gravée de la collection Cadès publiée par M. Chapouthier (fig. J) (1). Nous ne nous bornerons pas à constater que les Tyndarides portent sur leur tête l'étoile ; nous nous demanderons aussi, avec M. Chapouthier, en quelle qualité ces deux astres méritent d'accompagner tantôt le soleil, tantôt la lune.

K On ne saurait », remarque M. Chapouthier, 4 songer à garder à Castor et à Pollux la signification que nous leur donnâmes dans le ciel d'Alexandrie ; que

signifierait la lune au milieu des Gémeaux ? Les Dioscures n'ont—ils pas eu leur demeure en d'autres étoiles ?

4 La simple lecture de leur légende inclinerait à le penser. On sait comment ces deux frères trop unis ne purent se résoudre

à ce que l'un d'entre eux seulement bénéficiât de l'immortalité. Au

moment où Castor tomba sous les coups des Apharétides, Pollux supplia Zeus de ne point le séparer de son jumeau. Le roi des dieux décida qu'ils passeraient un jour alternativement sur la terre et dans

le ciel ; l'hétére'mérie des Dioscures est déjà connue d'un des rhapsodes de l'Odyssée. Les poètes semblent avoir entendu de façons diverses les conditions de ce pacte. Pour certains, le partage n'ayant d'autre but que d'unir les deux frères, les héros auraient passé de deux jours l'un, tous deux ensemble, chez les Immortels ou dans la demeure d'Hadès. Transposons l'épisode en termes naturalistes : le mythe s'appliquerait à la constellation des Gémeaux dont les étoiles côte à côte se lèvent et plongent côte à côte sous l'horizon. Mais, à basse époque (2), le mythe était à coup sûr diversement présenté ; sans plus tenir compte de la demande de Pollux — ou n'en tenant compte qu'à moitié — on imaginait les jumeaux alternant dans leurs demeures successives ; voués par une de ces contradictions dont la mythologie antique offre bien des exemples, à une éternelle séparation, chacun d'eux était, à son tour, seul habitant de l'un des deux mondes. Et si nous voulons, comme tout à l'heure, chercher au mythe une correspondance dans les phénomènes du ciel, nous sommes contraints de songer à deux étoiles brillant

(I) F. CHAPOUTHIER, op. cit., p. 271, fig. 46. Nous remercions tout particulièrement M. F. CHAPOUTHIER d'avoir très aimablement mis à notre disposition les clichés J, K et le cliché de la page 26.

(2) II nous faut citer ici, en raison de son importance, la note qui accompagne le texte de M. CHAPOUTHIER (note 4, p. 272). « L'interprétation, à l'époque de Lucien, ne fait aucun doute, cf. Dial. Deor., 26 ; Hygin. Poet. astr., II, 22, interprète ainsi le mythe : itaque alternis diebus eorum quemque lucere. Quelle est l'antiquité de cette explication ? Faut-il en conclure l'existence des pétases ou des chevaux alternativement noirs et blancs dont se parent les Dioscures sur les vases peints? Cf. IPanofka, Musée Blacas, pI. 28 et Trans. of the Roy. Soc. Lit., 2° série, tome IV, p. 289.

Flc. J (d'après
F. Chapouthier.)